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L’économie scientifique ou l’économie de la mesure, (1ere partie) : Dr. Lamine Kéita, économiste en parle

En marge de la conférence du 16ème Café scientifique du JSTM tenue le samedi 29 octobre 2022 à la Faculté des Sciences et Techniques (FST), l’invité du jour, le Dr. Lamine Keita, a entretenu le public venu nombreux sur l’intérêt et la portée du thème portant sur « l’Economie scientifique ou l’économie dotée de la mesure ».

Dr. Lamine Keita, économiste, a fait savoir que « si le point de vue du spécialiste et celui du simple citoyen convergent sur les énormes commodités pour l’homme qu’offre la détention de la monnaie, aucun de ces points de vue n’aura encore compris ni reconnu les instruments monétaires dans leur rôle spécifique et irremplaçable d’instrument de mesure en économie. Quelle méprise et quelle ignorance impardonnables ! ».

« Ainsi, il apparaît que les instruments monétaires, bien que représentant pour l’économie ce que représente le thermomètre pour la thermodynamique, sont encore considérés comme des objets conflictuels en économie, certains économistes les considérant comme étant inutiles en pensant que toute la réalité économique est totalement expliquée par les échanges de grandeurs réelles, les autres pensant exactement le contraire.

Cependant, lorsqu’on comprend l’importance de l’instrument de mesure pour une discipline scientifique, un tel instrument de mesure constitue plutôt l’instrument de consensus par excellence, représentant en même temps l’instrument de validation des principaux résultats de la discipline.

C’est ainsi, en cas de désaccord entre spécialistes sur la température d’un mélange soumis à expérimentation, qu’il suffit de réaliser l’expérience et de lire la température fournie par le thermomètre pour confirmer la bonne réponse attendue du meilleur spécialiste.

Par conséquent, l’économie ne saurait constituer en cela une exception en laissant ses spécialistes se livrer au spectacle désolant d’une opposition entre ses spécialistes au sujet de l’utilité ou de l’inutilité de son instrument de mesure.

En effet, ce résultat inédit de la monnaie comme instrument de mesure en économie se trouve totalement confirmé dans le Saint Coran qui, de surcroit, en établit les règles de fonctionnement qui s’imposent pour en assurer le bon fonctionnement. De plus, le Coran, en cas de violation de ces règles, présente clairement, dans trois versets précis contenus dans deux sourates, les conséquences économiques et sociales qui découlent de cette violation.

Ainsi, en guise de méthodologie d’approche pour la conférence, nous avons choisi d’examiner l’importance de la question monétaire à travers l’expérience économique du Mali en 1984, une expérience qui présente une valeur pédagogique de très grande portée, en permettant de découvrir, pour la première fois et de manière pratique, les instruments monétaires dans la diversité de leurs rôles, tant en ce qui concerne les similitudes que leurs spécificités. De plus, cette expérience aura encore le mérite d’établir clairement la nette correspondance entre les instruments monétaires et les instruments du système métrique qui nous sont déjà familiers.

Ainsi, forts de l’analyse de cette expérience du Mali de 1984 et du savoir-faire naturel de l’homme quant à sa maitrise de l’usage de la monnaie, nous allons découvrir en 1994, le traitement différent qui aura été réservé par l’autorité monétaire française à la même réalité économique portant sur l’échange entre de deux signes monétaires, un grand et un petit, selon que le grand est détenu par la France ou selon que la population africaine le détient, un principe « des deux poids et deux mesures », dans lequel semble exceller la France dans le domaine militaire pour lui avoir valu au Mali une grande dénonciation lui ayant coûté sa présence militaire dans ce pays.

Aujourd’hui, sur le plan économique, la France est encore en train de montrer qu’elle tient en bonne place dans sa politique en Afrique, ce principe « des deux poids deux mesures » qu’il conviendrait de bien faire comprendre et de dénoncer avec la vigueur qui s’impose.

En effet, en 1994, la France a initié une nouvelle expérience portant sur tous les pays de la zone franc, en ramenant à l’usage des populations africaines la petite monnaie de 0,01 FF qui s’est trouvée substituée simplement à la grande monnaie de 0,02 FF dans le portefeuille des populations.

Cependant, faudrait-il se rappeler que lorsque la France apporte en 1984 le gros instrument monétaire de 0,02 FF au Mali, ce gros instrument a été échangé contre deux unités monétaires de la monnaie de 0,01 FF alors détenue par la population.

En revanche en 1994, en intervertissant les rôles, la population africaine détenant la grande unité de mesure de 0,02 FF, s’est trouvée dessaisie de cette grande unité monétaire pour se la voir remplacer par une seule unité de la petite unité monétaire de 0,01 FF au lieu de bénéficier en retour,  comme la France en son temps en 1984, de deux unités de la petite unité monétaire  de 0,01 FF. Certes, un mot cabalistique a été prononcé pour accompagner les faits, quand on sait qu’aucun mot ne permet de dessaisir quelqu’un de ses droits ou richesses.

Il s’est ensuivi en 1994, à l’analyse, une différence de traitement des signes monétaires, entre l’autorité monétaire française et la population africaine, qui laisse apparaitre clairement un échange inéquitable imposé aux populations utilisatrices du FCFA, un échange qui ne concerne nullement l’extérieur de la zone franc, et qui n’autorise point à parler de dévaluation.

En effet, lorsqu’on sait mesurer, ce traitement inéquitable des signes monétaires a un nom. Il correspond à la substitution frauduleuse du petit instrument monétaire au gros instrument détenu par la population, ce qui se traduit par la diminution des mesures et du poids, une pratique qui viole les règles d’utilisation des instruments de mesure tout en entrainant des perturbations économiques et sociales extrêmement appauvrissantes.

Nous remonterons dans l’histoire pour montrer, dans le Royaume de France, qu’en raison du butin résultant de cette extorsion forcée de la population de ses ressources financières, et qui aura été dénommée dans l’histoire sous l’appellation de « droits de seigneuriage », les autorités royales auront régulièrement pratiqué cet échange inéquitable, qui n’aura été interdit qu’à la faveur de la Révolution française, à l’issue de laquelle, par le décret du 18 Germinal An III (7 avril 1795), l’écu, qui était toujours manipulé à la baisse pour provoquer ce transfert automatique vers le Trésor Royal, a été aboli quand le franc, doté du décime et du centime, a été substitué à la Livre Tournois comme étalon.

Dans une autre partie de l’histoire plus récente, nous allons examiner l’expérience monétaire des USA en 1933-34 pour comprendre comment la diminution des mesures et du poids a été automatiquement déclenchée aux USA, en faisant déjouer toutes les prévisions économiques qui se sont révélées toutes fausses et pour des raisons à ce jour inexpliquées jusqu’à la mise en place des résultats de nos présents travaux.

En effet, le déclenchement de la diminution des mesures et du poids a été générateur d’un transfert financier automatique, aussi massif qu’inattendu, que le gouvernement américain aura utilisé pour créer le Fonds de stabilisation du cours du dollar.

Il s’est donc ensuivi déflation et chômage, là où les autorités américaines attendaient une relance économique et des crédits à l’économie. C’est donc dire toute l’importance qu’il y a encore à connaitre les instruments monétaires qui demeurent encore la grande inconnue des meilleurs parmi les économistes occidentaux

Avant de tirer la conclusion, annonce le conférencier, la conférence vérifiera avec les participants l’atteinte des objectifs attendus de la rencontre.

En attendant, nous livrons ci-après le contenu détaillé de la  conférence proprement dite, afin de permettre à d’autres personnes intéressées de tirer profit des échanges.

Ainsi, pour entrer dans le vif du sujet, il convient de savoir que l’invité est auteur de onze livre sur l’économie dotée de la mesure, et dont la majorité a déjà été traduite en six langues européennes, et qu’il se proposait, comme objectif de ce 16ème Café scientifique, de faire comprendre la mesure en économie et son importance.

Dans la première partie qui est l’introduction, nous présentons cet apport principal de l’auteur à l’analyse économique, un apport confirmé dans le coran qui présente des vérités cachées aux fondateurs de l’économie et que nous allons faire apparaître à la connaissance humaine.

 

1.1.          Méthodologie :

Il s’est agi, comme méthodologie, d’examiner ensemble la pratique monétaire du Mali en 1984, une pratique à caractère de généralité, qui sera utilisée pour établir les définitions de concepts de mesure précis en économie. Cependant, au préalable, on demandera par brainstorming aux participants de définir ensemble des mots courants en économie afin de leur faire prendre conscience des difficultés qui ne tarderont pas à apparaitre clairement. Ainsi, les participants ont retenu comme définitions des mots choisis ainsi qu’il suit :

  • L’économie, comme science de la gestion des ressources rares ;
  • Dans l’économie, il faut des monnaies et non une seule ;
  • Les types de monnaie dans l’économie cités : les monnaies en pièce; l’or comme garantie;
  • Le prix ou la valeur estimée d’un produit ;
  • La valeur ou le cout ou la représentation monétaire des biens et services
  • La monnaie comme un moyen d’échange.

Sans préjuger de la qualité des réponses des participants, nous avons poursuivi l’exposé en laissant à chacun le soin de pouvoir fonder sa propre opinion à l’issue de la conférence.

 

1.2.          Principal Résultat de ses recherches :

Le principal résultat des recherches du conférencier porte sur la découverte du rôle spécifique d’instrument de mesure assigné aux instruments monétaires, un résultat inédit qui se trouve confirmé entièrement dans le Saint coran, ce qui a justifié pour lui la publication de son onzième livre paru en juillet 2022 sous le titre : « guide pédagogique permanent d’économie » qui montre l’économie à partir du Coran.

 

1.3.          L’ECONOMIE DANS LE CORAN

Il ressort que « L’économie est en réalité « la science créée par Dieu Lui-même », qui lui a assigné l’instrument de mesure, dénommé Balance à la sourate numéro 57 « Le fer » au verset 25, un instrument qui est descendu pour permettre aux gens d’établir la justice entre eux au cours des échanges.

Après analyse, il nous est apparu clairement qu’il existe en économie des connaissances anciennes cachées dans le Coran, à faire apparaître à la connaissance humaine.

Ainsi, nous avons trouvé que cette balance révélée correspond à la monnaie, un instrument qui aura cependant revêtu plusieurs formes de représentation dans la société, avant de se trouver dans sa forme actuelle de papier-monnaie, ainsi que nous allons le vérifier ensemble.

En effet, lorsqu’un agent A envisage d’échanger son panier de poisson contre du mil détenu dans un sac par un agent B, A et B vont passer par une troisième chose, qui n’est pas le poisson ni le mil, mais par exemple le sel, pour trouver que le panier de poisson correspond par exemple à une calebasse de sel et que le double de cette même calebasse de sel correspond au sac de mil.

Par conséquent, le panier de poisson va être échangé contre la moitié du sac de mil.

Etape 2. Dans ces échanges de biens contre des biens, le sel aura été utilisé comme intermédiaire, pour rendre comparable la valeur que représente le panier de poisson avec la valeur que représente le sac de mil.

Etape 3. Dans la pratique, le sel, (et même le drap ou le mouton) aura été utilisé comme intermédiaire pour servir d’instrument de mesure de la valeur commune des biens, que sont le panier de poisson et le sac de mil.

Cependant, si l’équivalence est ainsi établie entre les valeurs des biens finalement échangés en termes de sel (ou de mouton et de drap), ces valeurs restent tout de même individuellement inconnues.

Etape 4. Il est facile de se rappeler que la monnaie, un bien qu’on ne mange pas, que tout le monde reconnait et recherche comme étant tellement commode pour acquérir ce qu’on désire, joue merveilleusement bien ce rôle d’intermédiaire dans les échanges.

Ainsi, on échange le bien A contre une quantité de monnaie, contre laquelle on échange la quantité de la marchandise B désirée. Ce rôle, qui n’est pas nouveau pour la monnaie, reste le même que pour le sel. Ce faisant, le rôle de balance révélée se traduit par le rôle du mouton, du sel, du drap et par celui de la monnaie lors des échanges. Il en découle clairement ces balances ne sont pas créées par l’homme, même si la monnaie apparait comme une belle imitation des premières balances.

 

II.               DES CONNAISSANCES ANCIENNES EN ECONOMIE CACHEES DANS LE CORAN

Nous apprenons, qu’il existe, en économie, dans le Coran, des connaissances cachées à savoir :

  1. l’homme sait naturellement utiliser correctement cette balance pour tirer profit de cette discipline de l’économie, contrairement à tout autre instrument de mesure fabriqué par l’homme et dont personne ne saurait maîtriser l’usage sans un apprentissage minimum préalable.
  2. Ce faisant, il nous revient, qu’en maitrisant l’usage correct de la balance, l’homme aura appris à tirer profit de l’économie, ce qui nous montre en même temps, que pour tirer profit d’une science, il suffit de maitriser l’usage des instruments de travail conçus dans cette discipline, sans devoir surcharger la mémoire des gens de connaissances théoriques non nécessaires à cet effet.
  3. cependant, ce savoir-faire permanent en économie, malgré son existence permanente que nous avons vérifiée dans nos publications et son caractère de généralité spatiale et de permanence temporelle, n’aura jamais été cerné dans la connaissance humaine, jusqu’à nos présents travaux.

 

III.             Paradoxe d’un savoir-faire permanent resté inconnu en économie

Il s’agit donc là d’un paradoxe que nous avons largement éclairci dans nos travaux passés, étant donné que, pour avoir établi dans notre première publication en 2002 la théorie de la mesure en économie dans un ouvrage intitulé : « La théorie économique du XXIème siècle- Le concept de mesure en économie », publié chez L’Harmattan, nous avons pu reconnaître, comprendre et apprécier ce savoir-faire permanent à sa juste valeur.

En effet, sans ce préalable, ce savoir-faire, permettant aux agents économiques d’utiliser les instruments monétaires comme instruments de mesure, nous aurait échappé à l’observation comme il l’aura toujours été pour les autres économistes.

Aujourd’hui, la présente conférence est destinée à vérifier à partir de l’expérience du Mali en 1984, cette vérité selon laquelle l’homme sait naturellement utiliser correctement cette balance, c’est-à-dire la monnaie.

 

IV.            Vérification du savoir-faire de l’homme quant à la bonne utilisation de la balance, la monnaie dans L’économie

Cet exemple est choisi en fonction de sa valeur de généralité au plan pédagogique.

En effet, contrairement aux expériences à travers le monde, cette expérience du Mali de 1984 est marquée par l’existence de plusieurs monnaies dans l’économie et de plusieurs prix se rapportant à la même valeur caractérisant le même bien ou service.

Ce faisant, cette expérience permet d’établir des relations entre :

  • les différents signes monétaires qui peuvent potentiellement circuler dans la même économie;
  • Les différents prix entre eux ;
  • Les prix et la valeur qu’ils permettent de mesurer;
  • Les signes monétaires et l’étalon de valeur qui leur donne naissance !!

Cette expérience, plus riche par essence, nous permet d’ouvrir les yeux sur un ensemble de concepts définissant la mesure, en termes d’étalon, de numéraires ou d’unités usuelles de mesure, de prix et de valeur et d’apporter des précisions pour compléter naturellement la compréhension des participants, quant à la définition des termes courants en économie qui ont été examinés en début des présents travaux.

Ainsi, les prix qui apparaissent comme pouvant être différents de la valeur, désignent la conversion de la valeur dans des unités usuelles de mesure.

Par ailleurs, la valeur, qui est l’objet sur lequel porte l’étude en économie, désigne une quantité d’étalon, qui est mesurée au moyen des numéraires ou unités monétaires usuelles, pour donner lieu à des prix dans les différents numéraires.

C’est ainsi, qu’il apparait, dans les pays utilisateurs du FCFA, des prix en FCFA, des prix en FM, quand la valeur est une quantité d’étalon, de FF de 1960 jusqu’en 1999, et d’euro après cette date.

 

V.              Un détour à valeur pédagogique

5.1.          Connaître les membres de la famille au sein de celle-ci

L’intérêt de l’expérience du Mali en 1984 est de connaitre les instruments monétaires dans leurs liens économiques, tout en permettant de les connaitre individuellement. Ainsi, même en les rencontrant individuellement il serait possible de limiter les confusions entre ces instruments, ainsi que nous offre cette possibilité de connaître les membres au sein de la même famille et dans leurs relations complexes et uniques.

 

5.2.          Le nom et le contenu qu’il désigne

Bien connaître la différence entre un nom et une adresse (géographique, affectation en informatique).

Le nom représente un contenant qui désigne un contenu précis, comme le nom de quelqu’un parmi nous; ainsi le contenu existe d’abord, même si on ne sait pas le désigner, puis vient le nom.

Il en est de même pour les unités usuelles de mesure comme le centimètre qui désigne la centième partie du mètre, soit  1 cm = 0,01 m; avec l’appellation cm qui ne peut représenter autre chose que la centième partie du mètre.

La désignation des unités usuelles de mesure s’apparente à un nom qui représente quelque chose de précis et unique !!

 

5.3.          L’adresse où se seraient logés des contenus successifs

En revanche, avec une adresse A on peut écrire :

  • A = 8; qui signifie qu’on affecte 8 à l’adresse A

Rien n’empêche d’écrire par la suite A = 10, ce qui signifie 10 a été affecté à la même adresse A en écrasant 8. Il apparait comme si à l’adresse A ont habité successivement les personnes numéro 8 puis 10 par exemple.

  • Ainsi, l’étalon, comme le mètre, est un choix arbitraire et rien n’empêche un jour de changer sa définition en prenant une nouvelle convention.
  • Dans ce cas, on aurait donc puis avoir successivement : étalon = mètre; puis étalon = nouvelle définition selon 2ème convention ;
  • et on déterminera le lien pour passer de la première convention à la seconde.
  • L’étalon s’apparente à une adresse, et son contenu peut changer ;
  • Ainsi l’étalon monétaire des pays de la zone franc qui était le FF de 1960 à 1999, a changé en 1999 pour devenir l’euro
  • Le lien avec l’ancien étalon est : 1 euro = 6,55957 FF
  • C’est ainsi que les numéraires ont pu être reformulés en fonction de l’euro.
  • 1 FCFA = 0,01 FF = 0,01*1/6,55957 Euro = (1/100)*(1/6,55957) Euro = 1/655,957 Euro = 0,00152 Euro

Ainsi, de façon autonome, on peut changer la définition de l’étalon, mais cela n’est pas le cas avec la définition du numéraire qui n’est pas autonome, car désignant une quantité précise d’une chose également précise.

Ainsi, 5 g d’or ne peut être désigné par un nom qui par la suite va désigner 3 g d’or.

En effet, on ne saurait écrire :

1 Ecu = 5 g d’or puis

1 Ecu = 3 g d’or,

Car cela revient à écrire que : 1 Ecu = 5 g d’or = 3 g d’or, une égalité qui traduit une incohérence ; 3 g d’or ne pouvant être égal à 5 g d’or.

Par conséquent, le numéraire ne saurait être représentée par une adresse, mais bien par un nom désignant la même chose que le contenu qu’il représente.

 

VI.            Préalable : savoir mesurer les distances, une pratique apparemment familière

Pour commencer, il faudrait s’assurer de savoir mesurer les distances avant de parler de la mesure de la valeur, qui est un concept plus subtil, car non perceptible à l’œil comme les distances.

Par brainstorming, on demandera de définir comment on mesure les distances avant d’aborder cette question en économie.

Ainsi, on définit le mètre, une distance arbitraire définie par convention, comme étant la quarante-millionième partie de l’écorce terrestre et correspondant à peu près à la longueur du bras.

Le prototype du mètre est déposé à la bibliothèque nationale de France et représenté dans plusieurs supports, bande, platine, bois.

Ainsi le mètre, comme unité de mesure, est un nom qui coïncide avec son contenu.

Muni de cette longueur conventionnelle, on exprime toute autre distance en décomptant le nombre de mètres contenus dans cette distance.

Ainsi, la longueur se trouve définie comme une quantité précise de l’étalon, représentant la valeur de cette longueur.

Les sous-unités comme le dm, le cm ou le mm sont utilisées par les élèves pour mesurer, pendant que les multiples comme le dam, hm et le km sont utilisés pour des usages dans les champs, les distances entre les villes etc.

Ces sous-unités de mesure sont également des noms qui coïncident avec leur contenu.

 

VII.          Examen de l’expérience du Mali de 1984 :

Vérifions que l’homme sait naturellement mesurer avec justice au moyen des instruments monétaires.  Prenons à cet effet, l’exemple du Mali en 1984 où :

  • Deux monnaies ont circulé momentanément ensemble ;
  • Chaque monnaie pouvant être utilisée complémentairement avec l’autre dans le même échange ;

En réalité existait une troisième monnaie qui restait cachée, car n’apparaissant pas directement dans les transactions alors qu’elle donne existence aux deux autres monnaies du FCFA et du FM.

Cette troisième monnaie correspond au FF qui a été remplacé par l’euro depuis 1999 dans son rôle d’étalon ».

Dr. Lamine Keita

(économiste)

 

Source: Mali Tribune

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