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Le terrorisme au cœur de la capitale française : Quelle réponse à la nouvelle «guerre»?

Par Amar Naït Messaoud 

Les attentats qui ont ciblé la capitale française en ce vendredi…13 novembre, faisant au moins 128 morts, ont conduit des dirigeants politiques de ce pays à parler de guerre. Une guerre déclarée à la France par des djihadistes qui, comme en janvier 2015, contestent à l’Hexagone son rôle dans la gestion des conflits armés au Proche et Moyen-Orients.

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En toute apparence, l’implication de la France en Irak et en Syrie- outre ses classiques interventions en Afrique francophone- lui vaut des sanctions qui portent l’horreur à son comble. Samedi, dernier jour de semaine en France, les rues et boulevards étaient quasi vides, les écoles et les universités désertées, les musées et centres culturels boudés. Les instructions de la préfecture de Paris et…l’instinct de conservation ont donné de la capitale culturelle du monde l’image d’un fantôme, où la Tour Eiffel, la Seine, Beaubourg, les Tuileries, le Jardin du Luxembourg, et d’autres lieux prestigieux ont connu ce que le mot «vide» peut  signifier. Les Parisiens seraient alors tentés de se remémorer l’homme du 18 juin et de crier avec lui: «Paris, Paris outragé, Paris brisé, Paris martyrisé…», discours prononcé par le général de Gaulle le 25 août 1944 après la libération de la capitale.

Au plus haut sommet des atrocités commises par les terroristes islamistes en Algérie pendant les années 1990, l’on n’a pas connu une telle psychose dans la capitale. Pourtant, la douleur de l’Algérie n’était pas entendue, ou, quand elle l’était, c’était d’une façon distraite, donnant même l’impression d’une «complicité» passive de nos partenaires.

Sans doute, en parlant de guerre, les acteurs politiques et les médias français ne font pas dans l’exagération. En tous cas, ce sont là les actes terroristes, synchronisés, les plus meurtriers et les plus spectaculaires que Paris ait vécus depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Les attentats de Madrid et de Londres, qui ont lieu il y a quelques années, ayant ciblé les moyens de transports collectifs- comme ceux d’ailleurs des années 1990 ayant touché le métro parisien- peuvent paraître comme des actes d’«amateurs» par rapport à l’ampleur du désastre qu’a connue la capitale française ce vendredi soir, et à la coordination de plus en plus sophistiquée dont bénéficient aujourd’hui les actes terroristes.

C’est que, entre-temps, les enjeux géostratégiques se sont complexifiés, avec l’avènement de ce qui est appelé «le Printemps arabe», un monstre médiatique dont la sémantique échappe à tout le monde.

La nouvelle carte géographique- la deuxième après la disparition de l’Empire Ottoman et le départ des armées britanniques dans les pays arabes de l’Orient- que tentent de mettre en application les islamistes de tous bords (Daech, Ennosra, les reliques d’Al Qaïda,…), avec la bénédiction de grandes puissances qui n’assument pas leurs desseins criminels, cette carte-là ne pouvait asseoir ses repères cadastraux qu’avec la destruction de tout ce qui tient encore dans ces pays, en particulier l’Irak et la Syrie.

L’islamisme, qui a commencé, depuis plusieurs années, à travailler au corps la partie de la population française issue de l’immigration, trouve un allié objectif dans l’extrémisme armé qui est en train de bouleverser et de reconfigurer les pays de l’Orient arabe. À tel point que la guerre a trouvé le canal et la ressource humaine indispensables pour être irradiée jusqu’à Paris, Londres et Madrid. Sans doute, la position de la France est plus délicate que celle de ses voisins européens pour plusieurs raisons, dont les deux principales sont, d’abord, le nombre de ressortissants arabes et musulmans vivant sur son sol, soit en immigrés, soit en binationaux, ou bien encore en acquéreurs de nationalité française unique; ensuite, le degré d’implication de la France dans les conflits du Proche et Moyen-Orients.

N’est-ce pas que l’alerte est donnée déjà depuis l’attaque de Charlie-hebdo en janvier dernier? L’affaire de l’avion civil russe, avec 224 passagers à bord, abattu il y a quelques jours dans le ciel du Sinaï égyptien, est aussi un signal que les forces étrangères impliquées dans les conflits de la région auraient à faire subir à leurs pays respectifs les conséquences d’un choix contestable aux yeux des acteurs locaux.

Comment la France, aujourd’hui meurtrie dans sa chair, pourra-t-elle se tirer d’un tel bourbier? Une question fondamentale qui, malheureusement, ne manquera pas d’être récupérée par les joutes électorales (élections régionales de décembre prochain et même les présidentielles de 2017).

A.N.M.

Source: Impact24

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