’ aurait-il une meilleure façon de poser la question ? Le Mali vit l’un des pires moments de son histoire. C’est le temps de la grande galère. Du plus haut sommet de l’État au bas peuple, c’est le temps des crises et des élections. De leaders religieux aux chefs djihadistes, Iyad ou Koufa, c’est le temps des exigences pour dialoguer en paix.
Qui sait ce qui arrive à notre pays ? Mère ou maman, ma patrie, morte ou vivante, je ne sais pas. Il le sait peut-être. Ou peut-être, ils ou elles le savent. Donc, espérons et prions le Bon Dieu pour que notre mère ne devienne pas comme la mère de Meursault dans »l’Étranger » d’Albert Camus. Prions Dieu pour que nous ne soyons pas informés par un télégramme ou par d’autres canaux bien meilleurs : « Aujourd’hui, ma maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués ». » Ma mère, ma patrie aux abois. Morte ou vivante. Une clameur absolue. Tout va au plus mal. C’est le temps de la grande galère. Hier ou aujourd’hui. D’où viendrait tout ce malheur comme nous avons récemment tenté d’analyser la situation lors de nos précédentes parutions ? Le malheur viendrait-il d’hier ou d’aujourd’hui ? Le temps des Modibo Kéïta, de Fily Dabo Sissoko, en passant par Mamadou Konaté. Ont-ils bien fait ? Sommes-nous en train de récolter les erreurs qu’ils ont commises ? Ces pertinentes questions mériteraient des réponses adéquates afin de connaitre les réels problèmes de ce pays. À notre avis, la difficulté ou sinon le problème que vit notre pays ne serait pas une méconnaissance, mais plutôt un problème de gestion et de système. Le Pr Dioncounda Traoré, l’ancien président de la Transition, disait ceci : « Le Mali est un bateau qui peut tanguer, mais qui ne chavirera jamais. » Cette expression, à l’époque, réconfortait tout le peuple malien. Mais la question que l’on est en droit de se poser serait, est-ce que ce bateau continuerait à tanguer ? Ou quand est-ce que le bateau Mali cesserait de tanguer ? Les élections législatives profilent à l’horizon, le 29 mars prochain précisément. Les zones d’insécurité dans le pays, notamment au centre où les violences récurrentes inquiéteraient plus d’un. L’ouverture des négociations avec Iyad Ag Ghaly et Amadou Koufa avait été demandée lors du Dialogue national inclusif. Cependant, ces deux chefs djihadistes accepteraient de dialoguer, mais demanderaient au préalable le retrait des troupes françaises sur le sol malien. Faut-il accepter ou refuser ? Attendons de voir ! C’est le temps de la grande galère.
Moriba DIAWARA
LE COMBAT