L’enfant de Molodo, petite bourgade de l’Office du Niger, à quelques huit kilomètres de Niono, élève de Tara Boré, Percé, a commencé sa carrière dans le Bronconi de Niono avant d’être appelé au Biton aux côtés des Barbu, Cubain, Toussaint, Coulou, KaramokoNiang, Papa Gaoussou, etc.
Ensemble, ils porteront ce bel orchestre au firmament de la gloire avec des titres d’anthologie qui n’ont pu prendre des rides du temps et qui, même aujourd’hui, s’écoutent par toutes les générations pour la mélodie et la symbolique des expressions et de la morale dont ils sont pétris.
Toutes les chansons du répertoire du Biton (nom qui lui a été donné par Soumana Sacko, ex-Premier ministre du Gouvernement de la Transition de Amadou Toumani Touré) sont des chefs-d’œuvre dont les auteurs restent pour la prospérité des icônes, des lumières qui devraient normalement illuminer les générations futures, et toutes les générations.
Tous les grands orchestres du Mali, ceux-là qui ont donné à notre pays cette notoriété et cette reconnaissance internationales qui ont fait dire à plusieurs de nos chefs d’Etat que le Mali est connu à travers les hommes de culture sont “morts” sans que jamais l’on n’ait cherché à préparer la relève.
Au Mali, on est des champions de l’à-peu-près, du saupoudrage. On fait toujours semblant de bien faire pour avoir certainement bonne conscience, mais on pose rarement des actes pour la durée.
Qu’est-ce qu’il coûterait à nos autorités d’ériger en “Institution” (peut-être que le mot est mal à propos) des orchestres comme le Biton de Ségou, le Kanaga de Mopti, le Kéné-Star de Sikasso, le Badema National, le Djaba de Tombouctou, etc
L’Etat aurait pris par devers lui la formation des jeunes au sein de ces orchestres avec rang et titre de fonctionnaires ou de contractuels et parmi tous ces orchestres, seul Badema a pu bénéficier de l’aide de l’Etat, alors qu’il n’était pas meilleur aux autres.
Aussi, il est temps de penser aux rares survivants de ces orchestres et de ces groupes artistiques et culturels qui ont tout donné pour que notre culture demeure vive. Ils méritent eux aussi la reconnaissance de l’Etat. Sinon ils finiront comme tous ces autres par mourir dans une déchéance innommable, faute d’avoir les moyens de se soigner tout simplement.
Amstrong, Karamoko Niang, Blide, Harouna Barry, Barbu, Coulou Salim Haïdara, Toussaint, François Bamoussa, Mamadou Guitare, Pékèlé, Jo de Mopti, Cheickna Sidi, Mangala Camara, Johnny, Kélétigui Zani, Daouda Sangaré, Mamadou Fané, Appolo et j’en oublie beaucoup d’autres, dormez en paix et que Dieu le Tout Puissant et Miséricordieux vous accueille dans sa grâce éternelle.
Mamoutou Kéïta, Ex- Drjsac Sikasso- Ségou
Source : Aujourd’hui-Mali