Avec les excellents résultats sportifs engrangés l’année dernière, le ministère des Sports devait bénéficier de plus de moyens pour non seulement maintenir les équipes concernées au sommet de la hiérarchie, mais aussi assurer la promotion des autres disciplines. Mais c’est le contraire puisque Poulo se trouve sevré au plan financier et se retrouve presque sous tutelle du Ministre Boubou Cissé qui n’a qu’un mot à la bouche : «Il n’y a pas d’argent».
Il suffit de faire un tour au niveau des agences de voyage et hôtels de la place, pour comprendre que le ministère des Sports n’y a pas bonne presse. Raison principale, les difficultés pour honorer les ardoises.
Au niveau des hôtels il s’agit de frais relatifs à l’hébergement de délégations officielles prises en charge par le ministère des Sports, dans le cadre de ses activités. Pour les agences de voyage, ce sont les factures relatives aux billets d’avion pour le déplacement de délégations sportives prises en charge par le ministère des Sports.
En pensant au football qui nous a fait rêver et jubiler ou au basketball qui a fini de faire du Mali une référence continentale, on ne devait pas rencontrer ce genre de difficultés. Mais il est dommage de constater que si les fédérations sportives se démènent comme elles le peuvent pour assurer leur part de charges, il n’en est pas de même pour le ministère de tutelle, obligé à chaque fois de s’en référer au ministère de l’Economie et des finances. Malheureusement, dans ce Département de Boubou Cissé, c’est toujours pour s’entendre dire, très souvent comme réponse : «Il n’y a pas d’argent !». Peut-on réaliser des performances sportives sans y mettre les moyens?
Ce que l’on ne comprend pas, ce sont les coupes claires que le budget du ministère des Sports a subi cette année. Avec les performances enregistrées l’année dernière, qui appellent de soutenir tout un programme d’activités pour se maintenir au sommet, on n’aurait pas dû diminuer de 15 % le budget alloué au ministère des Sports par rapport aux ressources de l’année dernière. Ce qui oblige le ministère des Sports à se retrouver quasiment sous une tutelle financière féroce du ministère de l’Economie et des Finances où la nouvelle règle de gestion est de vouloir tout centraliser et tout régenter, sans y parvenir efficacement.
Une situation qui embarrasse les cadres et agents du ministère des Sports qui ne savent plus où donner de la tête et la première conséquence en a été le réveil de la crise du football. En effet, les quatre clubs frondeurs, sanctionnés de relégation en deuxième division avant d’être repêchés suite aux différentes médiations, devaient être prises en charge par le ministère des Sports. Hélas, le Département de Poulo n’en a pas les moyens, laissant ainsi cette patate chaude entre les mains du président de la Fédération malienne de football.
Le grand perdant dans cette histoire, c’est le sport malien, disons la jeunesse malienne qui se voit sevrée de moyens pendant que, d’un autre côté, c’est l’abondance, voire la gabegie. Que c’est frustrant !
Le Sport national mérite une meilleure considération, surtout au niveau du football où nous avons risqué une suspension de la Fifa. Ce que d’ailleurs continuent de chercher les frondeurs pour qui la crise est loin d’être terminée. La preuve, ils ont une fois de plus attrait le Comité exécutif de la Fédération malienne de football devant le Tribunal arbitral du Sport à Genève (Suisse). Le dossier sera vidé le 02 juin prochain. Faut-il attendre l’irréparable avant d’agir ? Chacun, de toute façon, aura à assumer ses responsabilités et ceux qui, dans l’ombre ont attisé la crise du football promettant un soutien aux saboteurs, doivent se mordre le doigt car dans ce pays, rien ne se cache et la jeunesse saura, au moment opportun, qui a fait quoi ! A bon entendeur…
A.D.
Source: sphynx