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Le Sénégal, un hub du trafic international de drogues

Au Sénégal les opérations de saisies de drogues et les cérémonies d’incinération qui s’en suivent, sous les caméras, seraient-elles juste de la poudre aux yeux ? Un sédatif destiné à calmer l’anxiété de la communauté internationale face à l’ampleur du trafic de stupéfiants et à endormir l’opinion publique nationale ? Traduisent-elles une volonté sincère des autorités de lutter contre ces produits illicites ?

 

Le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) sur les flux financiers illicites, publié hier, mardi 20 février, pose ces questions. L’étude, intitulée « L’économie du commerce illicite en Afrique de l’Ouest », révèle que le Sénégal est au premier rang des pays de production de cannabis, de transit de la cocaïne et de blanchiment de capitaux issus des drogues.

« Produit principalement au Nigeria, au Ghana, au Sénégal et au Togo, le cannabis est sans doute destiné principalement aux marchés locaux, mentionne l’Ocde. En effet, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale dénombreraient 11-31 millions d’usagers de cannabis (ONUDC, 2011b). »

Pour la cocaïne, le rapport informe qu’une fois arrivée sur le continent, via le Ghana, « point d’entrée méridional », et la Guinée-Bissau, « point d’entrée principal au Nord », cette drogue « est distribuée au Sénégal, en Guinée, en Gambie et au Mali avant d’être expédiée en Europe (Madeira et al., 2011) ».

Dans un rapport à paraître, l’Ocde estime que les acteurs ouest-africains gagnent par an 40 millions de dollars (environ 22 milliards de francs Cfa) grâce au trafic de drogues. Comparés aux revenus élevés générés par ce commerce illicite, surtout la cocaïne, ces gains s’avèrent faibles. Mais ils sont suffisants pour faire le bonheur des acteurs locaux des réseaux du trafic international de drogues.

La preuve : « Selon les estimations présentées dans l’étude de cas sur la question (l’étude à paraître), 80% des 40 millions USD acquis chaque année restent dans la région, et servent à payer les opérations locales et les systèmes clientélistes. Les 20% restants pénètrent dans le système bancaire formel et sont blanchis dans les économies régionales les plus importantes, à savoir le Ghana, le Sénégal ou le Nigeria (GIABA, 2010) », révèle l’Ocde.

Avec Seneweb

 

Source: metrodakar

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