En compagnie d’une forte délégation, le secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), Hissein Brahim Taha, a été reçu, vendredi 5 août 2022, par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. À sa sortie d’une séance de travail ayant pris près d’une heure, le responsable de la délégation dit avoir suffisamment compris la situation qui prévaut au Mali.
Pays majoritairement musulman, le Mali figure parmi les Etats fondateurs de l’OCI. L’organisation confessionnelle veille et travaille pour l’intérêt de tous les pays musulmans. « En venant ici (Mali), nous avons voulu réaffirmer notre soutien à un pays frère et fondateur de notre organisation (OCI). Il était important pour nous de venir plus tôt. Mais nous n’avons pas pu effectuer de déplacement pour certaines exigences. Maintenant on le fait avec beaucoup de plaisir. On est d’ailleurs convaincu d’avoir mieux fait de venir », a souligné le secrétaire général. Hissein Brahim Taha dit être venu au Mali « pour écouter » les autorités par rapport à ce qui se dit sur le pays. Cela, tant du point de vue sécuritaire que d’autres aspects importants dans la vie du peuple malien. « Le ministre Diop nous a décrit la situation qui prévaut dans le pays. Cela nous a permis de mieux comprendre ce qui se passe. Nous sommes très touchés en réalité. Les nouvelles qui nous parvenaient étaient très alarmantes et difficiles à supporter ». Aussi, rapporte-t-il, l’OCI a été « très touchée » lorsqu’il y a eu des sanctions économiques et financières de l’Uemoa et de la Cedeao contre le Mali. A travers cette visite, il s’agissait alors, suivant les mots du secrétaire général, « de venir apporter le soutien de l’OCI au Mali ». Il poursuit et confie : « En tant qu’organisation, on ne peut pas rester les bras croisés face à la situation du Mali. Avec cette insécurité politique, sécuritaire et même alimentaire, il faut agir très vite. En tant qu’organisation, on mobilisera les pays membres qui en sont capables pour aider le pays. Le Mali ainsi que les pays du Sahel font face à une situation humanitaire et économique très grave ». Puis de conclure : « Maintenant on repart convaincu qu’il faut agir très vite. Cette mission nous a permis de toucher les difficultés du pays ». Depuis des années, l’OCI travaille avec le Mali, a rappelé le ministre Diop. Courant les dernières années, l’organisation a été particulièrement active aux côtés des autorités maliennes. Cela, pour ramener la paix et la stabilité au Mali et au Sahel. L’OCI est membre du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Elle apporte un appui au Mali sur les questions de développement économique, humanitaire…, a souligné le ministre Abdoulaye Diop. «Cette visite du secrétaire général intervient dans un moment particulier de transition politique en cours dans notre pays, de la levée de la sanction de la Cedeao et de l’Uemoa, voire de la mise en place consensuelle d’un chronogramme de la transition entre acteurs maliens en accord avec les entités régionales ». « Nous comptons sur l’OCI pour continuer à accompagner le Mali. Nous souhaitons que le secrétaire général puisse continuer à plaider la cause du Mali pour une meilleure compréhension de la situation du Mali, voire pour un appui plus grand de l’OCI, ses organes et les pays membres qui la constituent », a sollicité le ministre malien des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie malienne s’est réjoui de la visite de ses hôtes et les a exhortés à expliquer la situation à d’autres afin que le monde entier puisse savoir ce qui se passe réellement au Mali.
Mamadou Diarra