Badalabougou, un quartier de la Commune V du district de Bamako, était à l’origine un hameau de culture qui aurait été fondé vers 1900 par des griots venus de Kirina, dans la Région de Koulikoro (référence, ouvrage «Bamako Guide», édition 2010). Ils s’installèrent avec l’accord des chefs de Kalabancoro. Badalabougou fut le premier quartier de la rive droite intégré au tissu urbain.
Officiellement créé en 1951, il connut son véritable essor avec la construction du premier pont de Bamako, actuel pont des Martyrs. Inauguré en 1960, la structure tient toujours bon contrairement aux rumeurs qui avaient circulé, il y a deux mois.
Le premier chef de quartier de Badalabougou s’appelait Toumani Traoré. Ses successeurs sont N’Golo Coulibaly, Baloh Coulibaly, Tiémoko Samaké, Drissa Sissoko, Brema Koné dit Tièba et Adama Koné.
L’histoire de Badalabougou, c’est aussi les logements SEMA (Société d’équipement du Mali, créée le 13 avril 1961). La première tranche de 220 logements, appelée Badalabougou SEMA I, fut construite entre 1962 et 1964. La deuxième tranche du nom de Badalabougou SEMA II (180 logements) a été réalisée vers 1968. La construction de la troisième tranche de 430 logements, appelée Badalabougou Sema Gexco, a duré de 1972 à 1983 (référence, document du département d’études et de recherches d’Histoire et Géographie de l’Ecole normale supérieure de Bamako, 1993)
Badalabougou, c’est également le Palais de la culture Amadou Hampaté Bâ qui fut inauguré en 1983. Il a abrité plusieurs évènements importants de la vie de la nation, notamment la Conférence nationale en 1991, et très récemment la Conférence d’entente nationale en 2018 et le Dialogue national inclusif en fin 2019.
Aussi, l’an dernier, les jeunes de Badalabougou se sont opposés à l’installation dans leur quartier du QG du G5 sahel, initialement basé à Sévaré (Mopti). Après plusieurs manifestations, les autorités ont fini par y renoncer.
Madiba KEITA
Source: Journal l’Essor-Mali