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Le Rpm sème la zizanie au sein du Cnj-Mali

Avec la démission de Mouhamed Salia Touré de son poste de président du Conseil national e la jeunesse (Cnj-Mali), cette organisation de jeunesse se trouve rattrapée par les appétits voraces du parti au pouvoir qui cherche par tous les moyens à la contrôler. En effet, suite à l’échec de la tentative du 5ème Congrès ordinaire du Cnj-Mali tenu à Bandiagara les 27 et 28 Novembre 2016, des manœuvres téléguidées depuis l’Assemblée nationale cherchaient tout le temps à mettre cette structure sous coupe réglée.

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 Si Mouhamed Salia Touré a pu résister et se faire réélire, on a tout fait pour caser dans le bureau des jeunes du Rpm dont le deuxième vice-président qui se trouve être justement celui que l’on veut parachuter à la tête du Cnj-Mali en profitant de la vacance du poste de président suite à la démission de Mouhamed Salia Touré.

C’est comme si on oubliait qu’il y a un premier vice-président chargé d’assurer l’intérim et de se substituer au président en cas d’empêchement de ce dernier.

Pour faire dans la légalité, Souleymane Satigui Sidibé, le premier vice-président a obtenu du bureau l’organisation d’un Conseil national du Cnj-Mali pour remplacer légalement le démissionnaire au poste de président. Comme le dit si bien l’article 17 du Règlement intérieur du Cnj-Mali adopté lors du dernier congrès de Bandiagara : «En cas de vacance d’un poste ou de défaillance d’un de ses membres, le Comité Exécutif National pourra désigner en son sein la personne qui exercera le mandat du poste vacant jusqu’à la conférence Nationale suivante ».

Quoi donc de plus normal que l’organisation d’un Conseil national à ce sujet ! Mais puisque l’occasion fait le larron, les jeunes du Rpm téléguidés et suffisamment soutenus par un ministre de la République et deux députés du Rpm, ne veulent rien comprendre et réclament urbi et orbi un congrès extraordinaire, sous le prétexte que le Cnj-mali c’est comme la Fémafoot parce que c’est une élection de liste, par conséquent si le président démissionne toute la liste tombe et il faut reprendre les élections.

Argument facile car il faut leur rétorquer, à eux qui défendent cette thèse, pourquoi ne faudrait-il qu’eux aussi retournent à la base pour chercher un nouveau mandat de délégué et par conséquent reprendre tout le processus ?  En d’autres termes, la démission d’un membre du bureau national peut-il provoquer la reprise de tout le processus électoral alors que les autres bénéficient encore de mandat de représentation en bonne et due forme et qui n’est pas arrivé à terme ?

Des cas de jurisprudence existent bel et bien et s’il y encore un tantinet de respect du droit dans ce pays, pareille chose ne doit se faire et surtout pour inciter une partie de la jeunesse à la révolte au moment où le pays est déjà très agité avec cette histoire de révision constitutionnelle.

Campagne de dénigrement

Mais comme pour noyer son chien il faut l’accuser de rage, on conseille aux jeunes frondeurs proches du pouvoir de se lancer dans une campagne de dénigrement et s’il le faut de monter un dossier judiciaire pour jeter l’opprobre sur le premier vice-président, Souleymane Satigui Sidibé en l’accusant de malversations financières, voire de détournement de fonds, pour l’écarter de la course au profit du deuxième vice-président, Issouf Coulibaly, qui est le jocker de l’Honorable Moussa Timbiné et compagnie.

C’est ainsi qu’un dossier a été fabriqué dans le Cabinet d’études d’un autre député du Rpm et un autre de ses collègues députés se chargera de financer la campagne de dénigrement qui commence par une conférence de presse et un envahissement des réseaux sociaux avec des gens mandatés spécifiquement pour y amplifier cette information contre le jeune Sidibé.

C’est ainsi que, lors d’une conférence de presse tenue avant-hier à la Maison des jeunes de Bamako, le chargé à la Communication du Cnj-Mali, Abdoul Karim Maïga, a lourdement chargé Souleymane Satigui Sidibé et l’adjointe au chargé des finances, Alima Traoré, de détournement de 800 000 dollars (environ 447 millions de Fcfa selon le conférencier), provenant d’un fonds des Nations unies pour la paix à travers un projet dont l’exécution a été confiée au Cnj-Mali. Abdoul Karim Maïga é été très direct dans ses accusations : Souleymane Satigui Sidibé et Alima Traoré «ont ouvert un compte parallèle à la BOA au compte officiel du Cnj-Mali  dans lequel ils ont versé les 447 millions Fcfa. Et les deux accusés ont justifié l’ouverture au motif que le chargé des Finances est rigoureux dans la gestion des fonds du Cnj-Mali». Pour étayer les accusations, la photocopie d’un chèque de 10 millions Fcfa signé par Souleymane Satigui Sidibé est en train de circuler.

L’intox est en cas savamment montée car pour un projet lancé il y a moins d’un mois et qui n’a même pas démarré ses activités, il faut être le meilleur des magiciens pour y détourner 447 millions de Fcfa. Pour précision, il est bon de rappeler que le projet, en tout et pour tout fait fonds de 800 000 dollars pour 18 mois et la mise à disposition de ce fonds se fait par à-coups.

Selon nos investigations, seuls deux versements ont été effectués au titre du projet : 46 millions Fcfa pour la fomation et 75 millions Fcfa pour le démarrage effectif du projet avec l’étape de Mopti prévu pour le 12 juillet prochain. Ce qui signifie que cet argent est encore en place.

Rappelons que Mouhamed Salia Touré reste signataire sur le compte du Cnj-Mali et a voulu, selon nos investigations, laisser cette responsabilité au premier vice-président. Mais ce dernier attend sa confirmation comme président pour accepter une telle charge.

Cependant au niveau du projet, il fallait ouvrir un compte différent de celui du Cnj-Mali pour permettre la traçabilité financière en cas d’audit, tel que c’est prévu par le projet le président, Mouhamed Salia et l’adjointe aux finances, Alima traoré ont été désignés comme signataires. Puisque Mouhamed est très mobile, Souleymane Satigui Sidibé a été désigné pour le seconder en cas d’absence pour signer les chèques du projet.  C’est dans ce cadre qu’au titre de la part du projet qui revient au Cnj-Mali en guise subvention d’appui pour son fonctionnement et le paiement des trois personnes recrutées pour le fonctionnement du projet, Sidibé a signé un chèque de 10 millions Fcfa pour alimenter le compte du Cnj-Mali dont la signature est encore détenue par Mouhamd Salia Touré.

Cet argent du projet, avouons-le, suscite beaucoup d’appétit et deux ministères dont celui de la Jeunesse et de la construction citoyenne se sentent vexés d’être mis à l’écart de la gestion. D’ailleurs, la désignation d’Alima Traoré a été contestée, sous le prétexte qu’il fallait désigner le secrétaire aux Finances, elle n’étant que son adjointe. Mais c’est une question de confiance car c’est à l’issue d’une Assemblée qu’elle a été désignée et lorsque la contestation enflait, en prétextant que le secrétaire aux finances n’était pas à cette réunion, une autre assemblée été tenue a et nous détenons copie de la liste de présence émargée par les participants et le résultat est évocateur : Alima a bénéficié des deux tiers des voix des votants.

Mais au moment où nous mettions sous presse hier en fin d’après-midi, nous apprenions que suite à une réunion tenue dans un bureau d’une institution de la République, des loubards sont partis pour prendre position au niveau du siège du Cnj-Mali pour empêcher Souleymane Satigui Sidibé  et tous ceux qui le soutiennent d’y accéder, en plus des menaces de sabotage du conseil national de Sikasso prévu pour ce week-end, si jamais Souleymane s’entêtait à le tenir.

De nos jours, c’est comme si le pays se gérait à partir de certains bureaux de députés de l’Assemblée nationale qui se mêlent de tout et tentent casser quiconque ose exprimer une quelconque opposition à leur volonté. Et c’est malheureux de voir le ministre de la Jeunesse, Koïta, se retrouver sous l’influence de ces gens qui ne contribuent qu’à diviser pour régner. Mais IBK est-il bien au courant des pratiques de ses ouailles qui usent de la violence, ce qui appelle naturellement la violence !

K.D.

 

Source: lesphinxmali

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