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Le regard de Marie-Solange sur l’exposition en hommage à sa fille G. Dupont

Cette année, les locaux new-yorkais de l’ONU et de l’Unesco accueillent une exposition de dessins de presse pour commémorer pour les crimes commis contre les journalistes. L’association des Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, nos collègues tués il y a six ans au Mali, ont inauguré l’exposition. RFI l’a visitée en compagnie de Marie-Solange Poinsot, la mère de notre consœur Ghislaine Dupont.

 

De notre correspondante au siège des Nations unies,  Carrie Nooten

Le dessin de presse préféré de Marie-Solange Poinsot, c’est celui que Plantu lui a offert, et qui trône dans sa chambre, à côté d’un portrait de sa fille, Ghislaine Dupont : un arbre dans le désert, sur lequel poussent des micros, et un jihadiste qui tente vainement d’en couper les branches pour s’attaquer à la liberté d’informer.

Puis, elle se raidit devant la caricature de Mykaïa, où un soldat et un photographe se font face, une balle traversant le viseur de l’appareil, et le corps du journaliste. « Là, c’est un peu ce que j’ai dit à M. Le Drian quand il m’a dit « Madame, votre fille, c’est comme les militaires quand ils s’engagent, ils savent qu’ils peuvent avoir la mort. » Et là-dessus je lui ai répondu : « Oui ! Mais les militaires, ils ont une arme dans la main ; ma fille, c’était un micro qu’elle avait.«  »

« Double peine »

Plus loin, Marie-Solange découvre avec surprise un tableau poignant de Helkarava, une course-poursuite dans le désert en forme de tête de mort, représentant l’incertitude des circonstances des dernières heures de Ghislaine et Claude. Marie-Solange dénonce cette « double peine » et espère que l’armée pourra vite répondre à ses requêtes. « On nous cache la vérité, on nous cache quelque chose de grave. »

Enfin, elle s’arrête devant un dessin de Wozniak, le portrait d’une jeune femme qu’on empêche de parler, et au regard triste qui lui rappelle celui de Ghislaine. Un instant, un souvenir de cauchemar s’invite dans la conversation, le visage de sa fille « rempli d’effroi » lorsqu’elle l’a vu pour la dernière fois. Pour reprendre ses esprits, Marie-Solange porte la main à son cœur, là où elle conserve quelques cheveux de Ghislaine, ainsi que sa carte de presse.

Il y a six ans, quelques jours après l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, l’Organisation des Nations unies déclarait le 2 novembre Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes.

Source: Rfi.fr

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