La présidence française (notamment les conseillers chargés de l’Afrique) est convaincue que le chef de l’État burkinabè élu à l’issue du scrutin du mois d’octobre ne saurait être que Roch Marc Christian Kaboré. Une assurance “théorique” qui se heurte, comme souvent, à la réalité du terrain.
Parmi les candidats déclarés, l’Élysée semble bizarrement ne tenir aucun compte de Zéphirin Diabré, pourtant moins marqué que Kaboré par une longue proximité avec Blaise Compaoré et qui est parvenu à s’imposer comme le chef de file de l’opposition moins de trois ans après son retour au pays, et pas davantage de Djibrill Bassolé, le dernier ministre des Affaires étrangères de “Blaise”, qui a pourtant le vent en poupe et dispose d’un exceptionnel carnet d’adresses africain.
Quid du rôle que Compaoré lui-même pourrait être appelé à jouer ? Le président déchu, qui a conservé quelques moyens, ne devrait pas ménager ses efforts pour barrer la route à ceux qu’il estime responsables de sa chute : Kaboré et, surtout, son “allié” Salif Diallo.
Enfin, les spécialistes de l’Élysée sous-estiment le fait qu’il s’agit d’un scrutin à deux tours très propice aux calculs, tractations et alliances parfois improbables. Le vainqueur du premier tour n’est nullement assuré de s’installer au palais de Kosyam à l’issue du second !
Source: jeuneafrique.com