Le chef de l’ex-junte malienne, le général Amadou Sanogo comparaitra en assises le 30 novembre pour « assassinat et complicité d’assassinat de militaires ».
Dans un communiqué daté du 11 novembre, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako a annoncé qu’ « Amadou Sanogo comparaitra aux côtés de plusieurs autres accusés » pour « enlèvement de personnes, assassinat et complicité». Il risque la peine de mort.
« En raison de la particularité du dossier et dans le but de maintenir l’ordre et la sécurité à l’occasion de ce procès, le parquet général a installé en son sein un secrétariat chargé de recevoir les demandes émanant de professionnels et de particuliers en vue d’avoir accès à la salle d’audience. L’accès à cette salle est réservé aux seules personnes autorisées ou préalablement agréées », précise le communiqué.
Le général Sanogo est incarcéré depuis fin 2013, à la suite du massacre des membres de la garde rapprochée de l’ancien président Amadou Toumani Touré qui étaient opposés au putsch de mars 2012 ayant renversé leur mentor. Les corps d’une vingtaine de militaires appartenant à cette unité parachutiste avaient été retrouvés en décembre 2013 dans un charnier à Diago, près de Kati, qui fut le quartier général de Sanogo et de ses hommes.
Dans les mois qui ont suivi le coup d’Etat, Sanogo et ses hommes ont été accusés de nombreuses violences à l’encontre de « Bérets rouges » ainsi que d’hommes politiques, de journalistes et de membres de la société civile.
Promu général, l’officier est ensuite tombé en disgrâce au terme d’une transition qui s’est achevée en août 2013 par l’élection du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Ce putsch a précipité la déroute de l’armée face à la rébellion touarègue et aux groupes jihadistes dans le nord du Mali. Cette partie du pays était alors tombée sous le contrôlé de groupes liés à Al-Qaïda, d’abord alliés de la rébellion, qu’ils avaient ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Rappelons qu’en décembre 2015, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako avait annoncé le renvoi aux assises de 18 militaires, dont le général Sanogo, ainsi que les généraux Yamoussa Camara, ancien ministre de la Défense, et Dahirou Dembélé, ex-chef d’état-major des armées, dans l’affaire dite des « Bérets rouges ».