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Le président par intérim de l’ADEMA-PASJ, PR. Tiémoko Sangaré : «Notre parti a décidé à l’unanimité de soutenir IBK»

Pr. Tiémoko Sangaré ADEMA PASJ

Dans une interview exclusive qu’il nous a accordée, le président intérimaire de l’ADEMA-PASJ, l’ancien ministre Tiémoko Sangaré, revient sur des sujets brûlants de l’actualité nationale : l’affaire Sanogo, le premier tour des législatives, le positionnement du parti de l’abeille par rapport au pouvoir du président IBK, les divisions qui ont miné le parti rouge et blanc, la situation de Kidal où le MNLA continue de narguer la République. Pr Tiémoko Sangaré a précisé que c’est à l’unanimité que la direction du parti a décidé soutenir le président de la République. L’ADEMA, dira-t-il, n’animera pas l’opposition mais est membre de la majorité présidentielle.

Comment se porte aujourd’hui l’ADEMA-PASJ ?

Notre parti se porte plutôt bien en dépit de ce qui a été dit autour des difficultés que tous les partis ont traversées et qui n’ont pas épargné le PASJ. C’est vrai qu’il y avait quelques différences d’appréciation entre nous, les responsables au moment de la présidentielle. Mais, nous nous sommes retrouvés après cette échéance et le grand débat a eu lieu. Et le 23 août  nous avons eu une réunion pour débattre du positionnement du parti. C’est à l’unanimité que la direction de l’ADEMA-PASJ a décidé du soutien du parti  au président Ibrahim Boubacar Kéita. Et cette décision n’est que la résultante des positions émanant de nos sections. Aujourd’hui, le parti est uni derrière cette décision de l’organe dirigeant. Il y a eu beaucoup de commentaires, mais aujourd’hui, la question du positionnement de l’ADEMA par rapport au pouvoir est close.

 

Quelle appréciation faites-vous du premier tour des législatives qui vient de se tenir ?

Je précise d’abord qu’aujourd’hui, le parti est plus que jamais résolu à s’unir autour de ses fondamentaux. Je crois que l’Adema a fait preuve d’un dynamisme exceptionnel lors de ce premier tour. Car on a entendu  beaucoup de choses avant le premier tour. Certains disaient que le parti ne pouvait pas aligner de candidats dans tout le pays, mais nous avons prouvé le contraire en positionnant 50 listes sur les 55 circonscriptions électorales.

Les 5 manquants sont les quatre candidatures de la région de Kidal, qui ont démissionné du parti (NDLR : une s’est positionnée en indépendant, les trois autres sous les couleurs du RPM) et celle de Ménaka. Ces candidatures ont été établies en listes propres ou en alliance. Soit un total de 75 candidats dont 7 femmes. Au final, après l’intervention de la Cour constitutionnelle, deux de nos listes en alliance avec le RPM ont été invalidées, une à Baraouéli et une à Douentza. Ce qui fait au final 48 listes pour notre parti.

 

Quid de la part de l’ADEMA dans les résultats provisoires ? Le parti n’a-t-il pas eu une contre performance eu égard à sa position antérieure?

Je pense que l’ADEMA a confirmé sa position de première force politique du pays. Il y a lieu de féliciter les responsables et militants du parti. Il ne faut pas oublier que l’ADEMA évolue depuis bientôt deux ans dans un environnement très difficile. Il est accusé de tous les péchés d’Israël, alors que notre souci est seulement de se mettre au service de ce pays. On dit en bambara que « l’enfant ne tombe que des mains de celui qui le porte « …Dans toute entreprise, et cela, nous l’assumons, il y a des succès comme des échecs. Nous trouvons ces résultats partiels acceptables. Sur la vingtaine de députés élus, l’ADEMA a deux, provenant des listes d’alliance de Dioïla et Bandiagara. Cela n’est pas pour nous une contre-performance, vu les difficultés auxquelles nous avons fait face. N’oublions pas que le contexte politique a beaucoup évolue et cela ne s’est pas fait sans incidence sur la popularité de la classe politique. Toute chose qui conduit à une redistribution des sièges à l’Hémicycle. Il est trop tôt pour parler de contre-performance. Nous espérons que le bon score du premier tour va être confirmé au second, avec la mobilisation de tous nos militants et sympathisants. Ainsi, sur les 34 listes que nous avons en lice, nous pouvons engranger une quarantaine de sièges.

 

L’appartenance de l’ADEMA au FDR (Front anti putsch, NDLR) appartient-elle à l’histoire ?

Le FDR en tant que front de partis et organisation de la société civile engagés pour la préservation de la démocratie et de la République, qui a eu à lutter pour le retour à l’ordre constitutionnel et à la protection des libertés, il n’y a pas de raison que l’ADEMA n’y ait pas appartenu. Entretemps, le FDR a créé un bloc politique, l’ADR dont nous avons, c’est vrai, signé la plateforme. Mais à partir de l’analyse que nous avons faite de la situation politique nationale, notre parti a opté pour soutenir le candidat IBK et nous appartenons aujourd’hui à l’alliance autour du président de la République.

 

Quels sont aujourd’hui les rapports qu’entretiennent les … « camarades  » Dioncounda Traoré et Iba N’Diaye avec la direction du parti ?

Le camarade Dioncounda Traoré est en train de savourer un repos bien mérité après les missions qu’il a accomplies de façon satisfaisante à la tête du pays. Il demeure militant du PASJ et nous sommes en contact régulier. N’eussent-été ses voyages, il vient assez souvent ici échanger avec ses camarades. Il s’intéresse à la vie du parti. Bien entendu, avec son statut d’ancien président de la République, je crois qu’il ne redescendra pas dans l’arène.

Le camarade Iba N’Diaye a assumé la présidence intérimaire du parti avant de rendre sa démission de la direction, le 15 août 2013. Il est demeuré un militant et il avait même postulé pour être candidat aux législatives dans la circonscription électorale de Kayes.

 

Quelle lecture le PASJ fait-il de l’actualité brûlante portant sur l’affaire Sanogo ?

Nous n’avons pas de commentaire particulier sur cette affaire si ce n’est de dire que la justice doit faire son travail. Il est important que la justice soit rendue pour tous les citoyens maliens et l’Etat de droit doit prévaloir partout au Mali.

 

Quid de la situation de Kidal?

Il est inadmissible que ce qui se passe à Kidal perdure. Kidal fait partie intégrante du Mali et ne saurait échapper à notre Etat. Il est urgent que nos partenaires comprennent que cette situation est simplement inacceptable. Il faut que cela cesse et que l’Etat malien affirme toute sa souveraineté sur cette zone.

 

     Propos recueillis Bruno D. SEGBEDJI

Source: L’Indépendant

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