Ibrahim Boubacar Keïta s’est adressé à la nation hier soir, mercredi 2 octobre, à la télévision. Durant son discours d’une dizaine de minutes, le président malien est revenu sur les événements de Kidal et Tombouctou, sur la fronde des militaires du camp de Kati en rupture avec leur chef, le général Sanogo, et sur la suspension par les groupes du Nord de leur participation aux négociations avec Bamako. Bref, un discours de réprimande à ceux qui ont provoqué son retour précipité de Paris, mardi.
Première cible de cette admonestation présidentielle : les militaires. Et d’abord ceux du camp de Kati, haut-lieu de l’ancienne junte, qui réclamaient galons et primes le doigt sur la gâchette en début de semaine. Des mutins qui, au moment même où Ibrahim Boubacar Keïta s’exprimait, étaient mis au pas par un imposant déploiement de forces autour de Kati. Leur fronde : une « gifle à la nation », selon les termes d’IBK qui n’a pas hesité à parler d’« indignation » et d’« humiliation » .
Alors que la reconstruction de l’armée est un chantier prioritaire de son mandat, IBK a insisté sur la seul règle qui commandera désormais à l’avancement : « le mérite ». « Je ne saurais tolérer l’indiscipline et l’anarchie », a prévenu le président, avant d’avertir : « On ne me trimbalera pas ! »
Une réforme qui passe d’ores et dejà par la dissolution du comité créé pour cela au mois de février par le gouvernement de transition et confié au capitaine Sanogo nommé depuis général. Pour les officiers de cette armée à reconstruire, le président a un message : « Faites vous obeir ! »
Les groupes du Nord exhortés au dialogue
IBK s’est ensuite adressé aux groupes du Nord qui ont quitté les négociations.
À ceux qui « continuent le chantage et la violence ». Il a répondu par son autre grande priorité : la décentralisation. Et les exhorte à revenir dialoguer. Quant à la menace terroriste qui pèse toujours sur le Mali, elle n’a été évoquée que par les mots qu’IBK a eu pour les victimes de l’attentat de Tombouctou samedi.
RFI
Source: RFI