Alors que le début du dialogue inclusif inter-maliens est annoncé pour la mi-juillet, soit dans quelques jours, la propagande des groupes armés s’accentue. Ces derniers jours, la propagande des groupes armés est sortie clairement de l’ombre et annonce que l’Adminstration IBK et la communauté internationale est d’accord pour signé un accord de création d’un État de l’Azawad.
Cette affirmation grotesque ne s’étale pas seulement à la “Une” de certains confrères de la presse locale, elle est aussi colportée par les militants du Mnla et autres de porte en porte dans le septentrion. Le tout appuyé par une stratégie d’implantation des cellules combattantes à travers les régions du nord.
Cette situation, le Chef de l’État l’a dénoncée au cours d’une audience qu’il a accordé, le 06 juillet 2014, au Ministre des Affaires Étrangères des Pays-Bas (La Hollande), M. Frans Timmermans en visite dans notre pays.
Au cours de cette audience, le chef de la diplomatie des Pays-Bas a rendu compte au Président IBK de la visite qu’il a faite au contingent de son pays (450 soldats chargés de former la police et l’armée maliennes et de collecter des renseignements) engagé auprès de la Minusma à Gao et a lui souligné que d’importants défis restent à être relevés. M. Frans Timmermans a assuré le Président IBK du soutien constant de son pays au processus de stabilisation du Mali, à travers la Minusma pour une paix définitive dans le cadre d’un processus inclusif.
Dans ses propos, le Président IBK a remercié les Pays-Bas pour tous les efforts humains et l’appui logistique à la Minusma dans la cadre de la sécurisation et de la stabilisation du nord de notre pays. Le Président IBK a confirmé les défis importants qui restent à être relevés et a souligné le point d’honneur que le Mali met pour respecter ses engagements. Toujours.
Par contre, a relevé le Chef de l’État, les groupés armés (Mnla-Hcua-Maa) continuent de violer l’accord de cessez-le feu qu’ils ont signé le 23 mai avec le gouvernement malien, sous l’égide du président en exercice de l’Union Africaine. Une violation du cessez-le feu qui se traduit par l’implantation de cellule combattante dans tout le nord du pays.
Cette dénonciation par le Chef de l’État confirme les propos similaires tenus le Chef de la Minusma, M. Albert Koenders (il est de nationalité des Pays-Bas), il y a une semaine (à l’occasion de son bilan d’un an de présence de la Minusma au Mali). Propos selon lesquels la Minusma constate les groupes armés ont violé à plusieurs reprises l’accord de cessez-le feu.
Le risque qui découle de cette situation de violation du cessez-le feu et d’implantantation de cellules combattantes, a souligné le Chef de l’État à l’attention du chef de la diplomatie des Pays-bas, est possible infiltration des combattants djihadistes. Surtout qu’il est établi que plusieurs combattants djihadistes se sont battus au côté des groupes armés pendant les affrontements du 21 mai 2014 à kidal.
IBK SE DIT SEREIN
Malgré cette situation et l’attitude va-t-en guerre des groupes armés, qui sont en fait des conséquences de l’échec essuyé par les forces armées maliennes au cours des affrontements du 21 mai 2014, le Président IBK se dit serein pour aborder le dialogue inclusif inter-maliens, la semaine prochaine. Il reste convaincu que seule la paix est le passage obligé pour un développement du nord Mali. Aussi souligne-t-il avec force que ce n’est pas la propagande qui fera que les rêves d’aventures autonomiste ou indépendatiste vont se réaliser.
“Nous nous allons à Alger très sereins, sincères, ouverts et disponibles pour le dialogue, la paix et la réconciliation mais avec une ligne rouge claire : pas d’indépendance ni d’autonomie. Il n’y aura pas de califat au Nord du Mali”, a dit le Président IBK au Ministre des Affaires Étrangères des Pays-Bas (La Hollande), M. Frans Timmermans. “Notre projet est hautement humain. Car nous sommes convaincus et nous le disons avec force qu’il n’y pas d’alternative à la paix. Sans paix, il n’y a aucun développement possible pour le Nord du Mali. Nous ferons en sorte que l’ensemble de la Nation soit dans cette dynamique. Il s’agit de mettre en place d’autres types de gouvernance où chacun se sentira concerné par le devenir commun et le vivre ensemble », a ajouté IBK.
Lorsque le Chef de l’État parle de “califat au nord du Mali”, il fait référence à ce vieux rêve des djihadistes de Iyad Ag Ghaly de faire de Kidal un petit État islamique indépendant. Le genre que des combattants islamistes viennent de décreter sur une partie du territoire irakien. Car ne nous trompons pas: si les groupes armés (mnla-Hcua-Maa) obtenaient aujourd’hui la moindre parcelle autonome, ils seront aussitôt supplantés par les combattants djihadistes. Exactement comme en 2012, où c’est finalement le Mujao, Ançardine d’Iyad Ag Ghaly et Aqmi qui contrôlaient les 2/3 du Mali après avoir laminé le Mnla.
Chouaïdou TRAORÉ