C’est ce qu’a déclaré hier en visite au Niger le Président Ibrahim Boubacar Keïta lors d’une conférence de presse qu’il a co-animée avec son hôte nigérien sur la situation qui prévaut dans le Nord du Mali depuis la mi-août dernier.
Parlant d’Anéfis qui apparait aujourd’hui comme un point de blocage de l’accord parachevé en mai dernier, IBK se veut rassurant et direct, pour la première fois en public sur la question.
« Il n’y a plus le cas d’Anéfis. Je vous ai dit que ceux qui ont indument occupé Anéfis pendant la procédure d’accord de paix ont été priés d’évacuer Anéfis sans condition et cela sera. Pas de cas Anéfis », a-t-il rassuré.
Pour le Nigérien Issoufou également, « après les accords de paix et de réconciliation au Mali conclus à Alger, il a été mis en place un comité de suivi de la mise en œuvre des accords. Je pense que la solution au problème d’Anéfis se trouve dans la mise en œuvre rapide de cet accord de paix. Et j’ai noté au cours des entretiens que j’ai eus avec le président, une forte volonté de l’Etat malien à mettre en œuvre ces accords. D’ailleurs, le président l’a dit tout à l’heure, il a ordonné que ceux qui ont occupé Anéfis se retirent, cela doit être fait ».
En effet, depuis le vendredi dernier, face au refus du Gatia de quitter Anéfis comme le demandent la médiation élargie et la mission onusienne sur place, le Président IBK avait selon ses proches décidé de s’engager personnellement pour résoudre la question d’Anéfis.Mais depuis, son souhait exprimé au lendemain des menaces brandies contre le Gatia n’ont pratiquement rien changé.
Si le Gatia est favorable au Mali, il montre en clair qu’il n’est pas une milice agissant sous les ordres du pouvoir central de Bamako. Depuis une semaine, le Gatia qui apparait désormais un vrai maître des lieux, n’avait pourtant pas exclu l’éventualité de se retirer d’Anéfis. Pour ce groupe d’autodéfense, disposant de l’affection de nombre de Maliens, il est inadmissible de quitter Anéfis sans que ce ne soit pour laisser la place à l’Armée régulière malienne.
De son côté, le Président IBK qui est sans doute sous une forte pression internationale, agit à contrecœur. De Bamako à Alger et Niamey en passant par Paris et Washington, le ton reste le même : les partenaires du Mali évoquent une urgence à ce que l’accord de paix soit préservé. Et cela passe par le retrait sans condition du Gatia de la ville d’Anéfis, affirment-ils.
Sera tue dans l’œuf
A la question d’un confrère à savoir quelle méthode pour faire face à la recrudescence de la violence par des attaques au Mali, IBK se veut encore plus rassurant.
« Un accord de paix n’a pas que des amis. Un accord n’est pas d’application immédiate. Il y a forcément des perturbations, des petits sursauts. Il y a de gens qui essaient de perturber et cela n’entame pas notre sérénité. Nous le prévoyons et Nous saurons y faire face de la manière la plus appropriée. De tous les temps, il y a eu ce banditisme qui s’ajoute à ce qu’Aqmi veut nous imposer. Il y a aussi dans le cas du Mali dans la région de Macina ce qu’on appelle Le front de Libération du Macina. Un groupuscule qui veut se faire entendre mais qui sera tué dans l’œuf. Sur ce, je crois qu’il n’y a rien d’inquiétant».
Issiaka M Tamboura
Source: Autre presse