S’adressant à la presse à la fin de la cérémonie officielle de célébration de la Journée de l’Enfant Africain, le 18 juin 2018, le Président de la République, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta, a tenu à souligner l’importance de « Venir, ici, aujourd’hui pour célébrer avec les enfants du Mali cet événement historique, douloureux qui a été le soulèvement des enfants de Soweto en 1976. Ils ne demandaient que le respect de leurs droits. Leur combat a été sublimé par leur massacre et nous en souvenir annuellement n’est pas indifférent. Ce n’est même pas une cérémonie banale mais une commémoration. »
Le Président IBK s’et dit « frappé par la maturité de nos enfants, la pertinence de leurs propos » et a avoué avoir été « touché par leurs préoccupations, leur supplique pratiquement à nous adultes, singulièrement à ceux qui ont vocation ou mission de faire la politique : ils nous ont rappelé que la politique, au sens noble du terme, c’est l’art de gérer la cité au profit de ceux qui habitent la cité, l’art de gérer la cité des citoyens. Cela devrait s’entendre sans violence aucune, et que soient conviés tous ceux en capacité et en droit de faire le choix dans des conditions apaisées. C’est cela la démocratie, qui nous vient de la Grèce antique, et que nous avons connue chez nous sous toutes ses formes. L’Etat malien, qui est une réalité depuis le 11ème siècle, l’Etat malien de 1050 était un Etat policier. La cité, aujourd’hui, chaque citoyen y est convié, qu’on le fasse dans la bonne entente, dans la fraternité avec le sang-froid qui convient sans qu’aucune menace ne soit introduite. Parce que des menaces, nous n’en voulons point. Nous sommes sereins, nous assurerons l’Etat en toute circonstance, calmement et très fermement. Nul n’a le droit de prétendre en imposer au peuple malien par une affirmation de violence. Nous allons vers des élections apaisées. Il n’existe aucune raison aujourd’hui dans ce pays d’être dans quelque émois que ce soit par rapport au processus électoral. La révision exceptionnelle des liste électorales, l’audit du fichier électoral dans les règles de l’art – l’Organisation Internationale de la Francophonie dont c’est l’une des missions d’expertise reconnues urbi et orbi l’a dit très clairement – , les cartes d’électeurs sécurisées, biométriques, c’est-à-dire infalsifiables parce qu’elles comportent un code indécelable. Tout ce qui doit être mis en œuvre pour que ces élections soient claires, transparentes et crédibles l’est aujourd’hui. Certes, il existe un petit soubresaut auquel il faut faire attention, je veux parler des événements de Kéniéba qui nous ont fortement interpellés quand, au motif d’une revendication catégorielle qui est d’ordre minière, on est parti au-delà de la mine en ville s’en prendre aux lieux d’autorité, singulièrement la préfecture, et qu’on y a surtout ciblé les cartes d’électeurs qui venaient d’y être livrées et qui ont été la proie des flammes. Ce sont autant de ressources qui ont été brûlées car ces cartes d’électeurs biométriques ont été remplacées et les nouvelles cartes seront ici, Inshallah, le 21 de ce mois de juin 2018. Le prix de réimpression de ces cartes eut été plus utile sûrement pour le confort d’un Centre de santé communautaire, d’une maternité, d’une école… Ces cartes d’électeurs parties en fumée, pourquoi ? Pour empêcher le peuple malien de voter ? Qui a intérêt à cela ?
Rarement processus électoral sur notre continent aura été aussi inclusif, aussi transparent, aussi soucieux de faire ce qu’il faut. Nos enfants nous disent « faites en sorte de ne pas nous effrayer, faites en sorte que nous n’ayons pas à craindre le jour du scrutin, faites en sorte que nous n’ayons pas à craindre le lendemain du scrutin. » Enfants du Mali, apaisez-vous. Vous êtes en paix aujourd’hui et vous serrez en paix le jour du vote, Inshallah, et le lendemain du vote, Inshallah. Notre devoir sera assumé. Nos enfants, nous vous avons compris, nous sommes fiers de vous, tout ce qui a été dit aujourd’hui a été déclamé de la plus belle des façons dans le temps, dans le choix du verbe, le sens et la référence. »
Source: Koulouba.com