Le monde se développe de plus en plus et le Mali n’est pas en marge des progrès scientifiques, techniques, économiques et sociopolitiques.
Cette année, sur le plan politique, nous assistons à des bouleversements politiques dont certains sont inédits. C’est notamment les renoncements de François Hollande, le président français, et José Edouardo Santos, le Chef d’Etat Angolais à briguer un nouveau mandat. Mais aussi et surtout la situation la plus inédite est l’acceptation de Yaya Jammeh à reconnaître sa défaite et féliciter son challenger pour sa victoire.
Même si le Mali n’est pas la Gambie, encore moins la France, il est une réalité que les modes de gouvernances se mesurent à travers le degré de satisfaction du peuple. Or, au jour d’aujourd’hui, il est une réalité que la côte de popularité de notre Chef d’Etat est en perte de vitesse.
Alors qu’à son élection en 2013, le Président Ibrahim Boubacar Kéita était l’espoir de tout un peuple. Il était considéré comme l’homme de la situation. C’est-à-dire, celui qui pouvait libérer le Mali du joug des rebelles et des terroristes. Cette sollicitation était surtout due au fait qu’il préconisait toujours la solution armée (dont la majorité de ses concitoyens étaient favorables) face aux rebelles. Le peuple lui faisait alors confiance, notamment parce qu’il était rigoureux dans sa gestion et avait l’amour de la patrie.
Avec le recul de trois ans, l’homme à la tête du Mali a déçu son peuple qui regrette majoritairement de l’avoir choisi, jusqu’à regretter le régime ATT. Rien n’est réglé depuis qu’il règne. Le nord et le Centre du Pays sont toujours occupés et livrés au banditisme et aux forces étrangères (Barkhane et Minusma). Au même moment, le reste du pays connaît un banditisme résiduel récurrent.
Malgré cela, les chefs politiques du MNLA et autres vivent et se pavanent tranquillement dans Bamako alors que les autorités politico-administratives n’arrivent toujours pas à faire entièrement rentrer l’armée et l’administration dans Kidal.
Au regard de tous ces échecs, en toute objectivité, IBK devrait rendre le tablier. Le peuple malien a désormais besoin d’un Président qui est prêt à se sacrifier pour pouvoir solder la situation désastreuse du pays. Celui qui va s’atteler à la tâche et faire bouger positivement les lignes.
Les Hauts fonctionnaires arrêtés pour détournement de fonds publics et autres, seront jugés. Il s’attaquera à tous les grands scandales dont le peuple a hâte que les auteurs soient sanctionnés. Pourquoi pas, par exemple, les auteurs dans le scandale de l’achat de l’avion présidentiel, même si ce sont des barons du pouvoir qui sont suspectés d’avoir détourné des fonds de l’Etat ? Le peuple doit comprendre comment il y a eu surfacturation dans le contrat d’achat des équipements militaires. En l’occurrence, il doit savoir : à qui cela a-t-elle profité.
Qu’en est-il réellement de l’état de santé actuel du Président IBK ? Après une opération chirurgicale, il vient d’être récemment victime d’une crise au Maroc. Avec cet état, peut-il se permettre de briguer un second mandat de cinq ans ?
De toute façon, comme François Hollande en France, IBK n’a pas pu aussi gérer le Mali, comme le voulaient les Maliens. A cet effet, il doit être sincère et savoir déposer le tablier de façon opportune. Il est même craint que le procès en cours du général Amadou Haya Sanogo et consorts ne fasse qu’enfoncer d’avantage le régime. L’histoire nous en édifiera !
Mais, IBK doit se mettre en évidence : il devra accepter de ne pas se présenter, comme l’a fait François Hollande, en France, pour éviter une humiliation, lors de la prochaine présidentielle.
Alfousseini Togo
Source: Le Canard de la Vénise