En précisant les localités d’origine des membres du nouveau bureau mis en place à l’issue de son quatrième congrès, le RPM donne de précieuses informations sur sa stratégie de reconquête du pouvoir en 2018 et aussi, des indications sur les circonscriptions qui apparaissent à ses yeux comme de gros électorats. Mais sa lecture est-elle réaliste ? Elle ne manquera en tout cas, de susciter des commentaires et de donner lieu à des frustrations. Les raisons !
Sur la base des données fournies par la direction du parti, nous avions pu établir le décompte ci-dessus, avec, bien entendu, une marge d’erreur de plus ou moins Un. Le tableau se dresse ainsi :
Kayes : 07; Koulikoro : 08 ; Sikasso : 07 ; Ségou : 07 ; Mopti : 08 ; Tombouctou : 02 ; Gao : 02 ; Kidal : 03 ; Taoudénit : 01 ; Ménaka : 02 ; Maliens de l’extérieur : 02 ; District de Bamako : 22 ; Non spécifiés : 09.
En clair, chaque région figure dans le nouveau bureau à travers un nombre de représentants. L’on constate allègrement un important écart entre ces chiffres. Le district à lui seul dispose de 22 représentants pendant que Taoudénit n’en compte qu’un seul, Ménaka, 02 et Kidal 03. Alors la question qui se pose est la suivante ? Quel est donc le critère qui a prévalu dans l’adoption de ces proportions ?
Si, c’est à travers la seule influence politique des appelés qui se trouve à l’origine du nombre de leur représentativité, alors, il y a manifestement problèmes. On a cependant un début de réponse à la question à travers la présence de deux (02) représentants de la diaspora ; comme quoi, ils seront chargés de mener les activités au compte du parti à l’extérieur du pays. Un choix très éclairé.
Mais l’on constate de l’autre côté que ce choix n’a nullement prévalu. Tenez : Il est de notoriété que Bamako ne vote presque pas au regard du taux d’abstention très élevé (un secret de Polichinelle pour tout parti qui se respecte). Aussi, Bamako est l’électorat de tous. Avec ces 22 nouveaux membres, le parti compte changer la donne dans la capitale ?
La realpolitik aurait plutôt voulu qu’il renforce plutôt ses positions dans ses traditionnels fiefs à l’image de Sikasso et Sikasso qui représente à elle-seule, plus de 30% de l’électorat du pays. Et cela travers, une forte représentativité des ressortissants de cette localité dans le BPN. C’est du moins la logique politique qui le demande.
La carte politique livre en outre un autre secret : le peu d’intérêt que semble porté le parti pour les régions du Nord par rapport à celles du Sud. Au total, ils ne sont que 06 pour les 03 régions (Taoudénit – 1, Ménaka – 2 et 3 pour Kidal) soit mathématiquement deux (02) par région pendant que le Centre (Mopti) en compte 08 au même titre que Koulikoro et moins que Ségou et Sikasso, toutes deux reconnues comme de gros électorats par rapport à Mopti (08). Un paradoxe susceptible d’être à l’origine de frustrations si ce n’est déjà le cas.
B.S. Diarra
Source : La Sentinelle