A Niamey, le choix du pipeline Tchad-Cameroun au détriment de celui du Niger-bénin, s’explique essentiellement par des raisons économiques et sécuritaire. « En cas d’abandon de l’option tchado-camerounaise, l’investissement à consentir par le Niger passerait alors du simple au double, puisqu’en plus du pipeline à construire, en territoire nigérien, il va falloir construire en intégralité un autre oléoduc du côté béninois, alors que le pipeline Tchad-Cameroun, lui, existe déjà », a poursuivi Hassoumi Massaoudou.
Il faut noter que le pipeline Tchad-Cameroun est long de 1.500 kilomètres. Il ne faudra ainsi pour le pétrole nigérien parcourir que 2100 kilomètres à peu près pour rallier le Cameroun. On ajoutera à cette distance 600 kilomètres entre le Niger et le Tchad.
En 2013, un accord a été déjà signé dans ce sens
Ce projet d’acheminer le pétrole brut via le Cameroun ne date pas d’aujourd’hui. En 2013, un accord a été déjà signé par les ministres du pétrole du Niger et du Cameroun à Yaoundé suite à l’application de la loi n°96/14 du 5 août 1996 du Cameroun portant régime du transport par pipeline des hydrocarbures en provenance des pays tiers. L’accord fixe les conditions de transit sur le territoire camerounais des hydrocarbures en provenance du Niger et leur évacuation jusqu’à la côte atlantique camerounaise. Un bel acte de coopération sud-sud retient-on.
Pour le Cameroun, les attentes se situent très clairement dans les revenus que tirera le pays du paiement, par les expéditeurs d’un droit de transit qui reflétera la hausse de la production transportée par le pipeline. Le 29 octobre 2013 ce droit a été revalorisé, passant de 195 francs CFA le baril à 618 francs CFA le baril. Il est a rappelé qu’au premier trimestre 2017, le droit de transit du pétrole tchadien sur le territoire camerounais, via le pipeline Tchad-Cameroun a culminé à 9,01 milliards de francs CFA. Un montant en chute de 1,8 milliard de francs CFA par rapport aux 10,8 milliards de francs CFA obtenus sur la même période en 2016. Une belle opportunité pour l’économie du Cameroun qui ces dernières années peine sortir la tête de l’eau à cause de la baisse des cours du pétrole sur le plan international.
Source: latribune