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Le ministre Diop à propos de l’Affaire des 49 soldats ivoiriens: ‘’nous ne voulons entrer en guerre avec aucun voisin’’

À l’issue de leur entretien, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, et le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de paix, Jean Pierre LACROIX, ont conjointement animé une conférence de presse ce mardi 26 juillet 2022 à Koulouba. Comme il fallait s’y attendre, l’Affaire des 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako le 10 juillet 2022 s’est invitée dans les débats. S’agissant de cette polémique aux allures de crise diplomatique entre les deux pays, le ministre DIOP a affirmé que ‘’nous ne voulons entrer en guerre avec aucun voisin’’. Au passage, il a salué les efforts de transparence de la MINUSMA qui a répondu à toutes les préoccupations soulevées par le Mali sur cette question. Nous vous proposons ici l’intégralité de sa réaction…

 

« L’arrivée des soldats en uniforme de Côte d’Ivoire sur notre territoire national le 10 juillet 2002 nous a tous pris par surprise.
Je remercie, d’ailleurs, la mission qui a fait l’effort de transparence en répondant à beaucoup de questions que nous avons soulevées. Mais je crois que cette question a été aussi un réveil brutal pour le Mali plus tard, parce que nous avons pensé qu’un détachement des forces étrangères ne peut pas arriver sur le territoire malien, sans information préalable, sans accord du gouvernement, sans pouvoir communiquer la liste de matériel.
Et nous comprenons que ce contingent n’a absolument rien à voir avec ni les contingents réguliers des Nations Unies ni les éléments nationaux de sécurité qui sont indiqués ici et là.
Et dès lors que cette présence est jugée illégale, elle est donc attentatoire à la souveraineté de l’État malien comme à la sûreté de l’État malien.
C’est pourquoi un certain nombre de mesures ont été prises.
Et je crois que la façon dont ces choses se sont passée, et vu que ce pays, la Côte d’Ivoire, a indiqué qu’elle était venue sous couvert des Nations Unies a suscité beaucoup d’interrogations et d’appréhensions de notre part.
Je crois que nous, avec les Nations Unies, reconnaissons qu’il y a un certain nombre de dysfonctionnements qui nous amène à pouvoir mettre en place un certain nombre de procédures et de protocoles qui nous permettent vraiment d’avoir la confiance et la fiabilité nécessaires sur ces opérations.
Donc, il y a eu plusieurs dysfonctionnements que nous avons relevés sur la question de ces équipes nationales de soutien.
D’abord, je crois que si on regarde les règles même des Nations Unies, c’est que les équipes nationales de soutien sont déployées en soutien aux contingents des pays en question.
Et les contingents ivoiriens sont à Mopti et à Tombouctou.
Mais ce contingent qui est arrivé le 10 juillet dernier n’est pas déployé là-bas, ils sont plutôt déployés à Bamako.
Ce qui est une première entorse que nous avons soulevée.
D’après les informations qui nous sont parvenues aussi de la part des Nations Unies, il se trouve qu’on n’a pas d’informations sur le lien contractuel entre le contingent ivoirien, en tout cas, les soldats qui sont arrivés et la troupe allemande.
Ça aussi c’est vraiment une difficulté, c’est quelque chose qu’il va falloir régler.
Parce que cela veut dire qu’on n’a même pas de cadre légal clair entre la compagnie aérienne en question, les forces ivoiriennes et la mission des Nations Unies.
Le troisième élément qui a été aussi souligné, c’est que les équipes nationales de soutien sont prises en charge pas par les Nations Unies, mais par le pays qui les envoie.
Et dans le cas de figure on se rend compte que cette force est payée par une partie tierce, une société privée. Même s’ils étaient payés par les Allemands, je crois que ceci constitue une entorse par rapport aux règles des Nations Unies.
Et l’autre question, je crois qu’il y a aussi un certain nombre d’éléments et de formalités.
Parce que les équipes nationales de soutien, je tiens à préciser devant vos caméras, ont essentiellement une tâche administrative et une tâche de soutien logistique.
S’ils doivent avoir des armes, ça doit être des équipements individuels de protection et non des armes de guerre.
Je crois que dans le cas de figure, ça veut dire qu’on est sorti totalement de tout ce qui peut s’approcher à ça, même si c’était le cas.
Mais je dois dire que, malgré tout, ce qui s’est passé, je crois que la question touche aux relations entre le Mali et un pays voisin frère ; cette question, je ne veux pas aller plus en détail dans la définition ou la qualification de ce qui s’est passé, puisque la justice malienne est saisie. Elle fera son enquête. Nous souhaitons que les Nations Unies et toutes les parties prenantes puissent nous aider à élucider ce qui s’est passé par rapport à cela.
Mais, en parallèle à ce processus judiciaire, le Mali a toujours indiqué qu’il était ouvert aussi pour le dialogue, pour un règlement pacifique.
Puisque nous ne voulons entrer en guerre avec aucun pays voisin par rapport à cela.
C’est dans ce cadre que je dois dire que le Mali a été doublement sollicité dans cette affaire.
Le Mali a été doublement sollicité par rapport à une médiation, et le Mali a accueilli favorablement la médiation de la République togolaise, nous travaillons dans ce cadre-là.
Mais je crois que les informations, ou en tout cas le langage diplomatique n’a pas permis de restituer les choses dans leur contexte.
Mais après cette double sollicitation, nous avons marqué notre préférence pour la médiation togolaise et les discussions se poursuivront à ce niveau pour voir dans quelle mesure nous pourrions trouver une solution à ces questions».

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info-Matin

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