Habillées aux couleurs de la Sifma, coiffés de casques, deux ouvriers tirent la machine de fabrique de briques. Celui de devant glisse un mélange d’eau, de ciment et de sable à l’intérieur de l’appareil. En quelques secondes la machine pond cinq briques bien compactes. De quoi éblouir les membres de la délégation du ministre Dramane Dembélé visitant le site des 600 logements sociaux à Kati Sicoro.

Après des centaines de mètres de marche dans cet environnement caillouteux et en élévation progressive, Dramane Dembélé s’exclame : « Atteindre un taux de réalisation de 35 % en seulement quatre mois, atteste que l’entreprise se préoccupe de la notion de gestion de délais ». Transpirant sous l’effet de la chaleur, il se dit fier de savoir que c’est un fils du pays qui manage cette entreprise. Selon le ministre Dembélé, le souci de son département est de permettre au maximum de Maliens d’accéder à un logement décent, à un coup abordable et soutenu.
Pour s’assurer de la bonne qualité des matériaux et des ouvrages, Dramane Dembélé visite le collecteur long de 300 m. D’un bout à l’autre, il observe à l’œuvre des ouvriers ferrailleurs chargés de produire de fer normalisé pour la confection des dalles, les travaux de construction. A la date d’aujourd’hui, la société a investi 800 millions dans le ciment, 500 millions dans le fer… Le président directeur général de la Sifma, Mamadou G. Coulibaly, estime qu’ils pourront livrer les logements en fin décembre 2015.
Sourire de satisfaction aux lèvres, le PDG de la Sifma révèle qu’il est prévu d’aménager un lac artificiel. Le ministre Dembélé a jugé plutôt nécessaire de construire des écoles, de centre de santé, poste de sécurité et de défense, ajoutant que son département va appuyer la société pour ce faire. Comme pour dire que la confiance n’exclut pas le contrôle, le numéro un du département de l’habitat met en garde : « Nous veillons afin que la cadence soit maintenue ».
Avant d’escalader les hauteurs de Kati, le ministre Dembélé avait auparavant visité deux zones d’intervention du Projet d’appui aux communes du Mali (PACUM) en communes IV et I. Si dans les deux collectivités Dramane Dembélé a déploré l’état d’avancement des travaux, il a par ailleurs apprécié la bonne qualité des ouvrages en commune IV. Les responsables des entreprises générales et commerce Fodé Coulibaly et de bâtiment, électricité et construction métallique (BECM) expliquent ce retard par le fait que les travaux n’ont pas commencé à temps. Un autre motif de ralentissement de la cadence reste lié au déplacement des réseaux des concessionnaires EDM et SOMAGEP, selon Alou Traoré, directeur des travaux BECM et ingénieur en génie civile.
Afin de compenser ce retard, les responsables de ces sociétés ont souhaité un délai complémentaire allant respectivement de deux à quatre mois. Le ministre a souligné qu’il faut gérer cette question avec intelligence, estimant qu’un mois est suffisant pour les réceptionner. Un technicien à la mairie du District pense que ce délai est très raisonnable. Précisant que rien ne saurait justifier un délai complémentaire, allant au-delà de trente jours.
A Boulkassoumbougou, l’aménagement de la rue 525 et la construction d’un collecteur long de 200 m sur la route de Koulikoro, ont coûté à l’Etat et ses partenaires 1 602 621 332 Fcfa. Dans ces rues que des populations rencontrées jugeaient trop délabrées, inondables et nauséabondes avant le bitumage, le taux d’exécution est de 63 % pour un délai d’exécution de huit mois.
En attendant les eaux usées provenant des familles continuent à dégager une odeur puante. Interpellées, le maire de la commune I, Mme Conté Fatoumata Doumbia, rassure : il est prévu de réaliser des puisards dans les familles riveraines en vue de pallier cette difficulté. Le ministre Dembélé a recommandé de les curer et fermer les avaloirs de grilles, afin d’empêcher les déchets solides d’atteindre le caniveau.
A Lafiabougou en commune IV, la délégation a visité les travaux de réhabilitation du collecteur « Woyowayanko » et l’aménagement des rues 269, 466 et 492. Le montant de ces réalisations s’élève à 2 581 155 671 Fcfa.
Présent aussi dans les communes urbaines de Ségou, Kayes, Sikasso et Mopti, ce programme vise à les aider à faire face aux graves problèmes d’inondation et améliorer, en même temps, leur capacité de gestion et de responsabilisation.
Cheick Moctar TRAORÉ

source : L Essor