Le ministre de l’Urbanisme et des Affaires Foncières ne ressemble à aucun autre membre du gouvernement et se démarque nettement par les libertés qu’il s’arroge. Il nous revient par exemple qu’il a récemment royalement refusé de se débarrasser des lunettes fumées qu’il a portées tout au long d’une rencontre dirigée par le Premier ministre. L’épisode est survenu bien après le coup de gueule qu’il s’est autorisé à la veille de la comparution de son fils à la Cour d’appel où il s’en prenait vigoureusement à son collègue ministre de la Justice qui en a fini par rendre le tablier. Comme si cela ne suffisait pas, Mohamed Ali Bathily continue de multiplier les agissements qui devraient logiquement lui couter un limogeage par le président de la République. Le dernier en date remonte à l’EID où les dossiers domaniaux comme chaque année ont ravi la vedette aux autres. Le ministre s’en est pris à l’administration malienne qu’il prend pour responsable de tous les litiges afférents au secteur. Avec la même véhémence qu’on lui connaît et qui en rajoute davantage au malaise voire à la déconvenue de rabaisser tout le système national en présence des regards étrangers. Il est même arrivé jusqu’à déclarer que «l’Etat malien est irresponsable». Aucun opposant au régime actuel n’aurait mieux fait que le ministre Bathily alors qu’il est bel et bien de l’équipe gouvernementale.
Un sentiment anti-arabe dans l’air
Les Maliens et leurs frères africains n’ont pas encore fini d’atterrir en provenance de la Libye, pays devenu un enfer d’une autre époque pour les étrangers en transit pour l’Europe. La tragédie tend vers son épilogue, mais les séquelles demeurent surtout que le cas libyen a tendance à réveiller les douleurs infligées aux Maliens dans d’autres pays arabes. En clair, depuis que les langues se sont déliées, le drame a provoqué tout un déchaînement de dénonciations de ce que nos compatriotes subissent sous d’autres cieux arabes différents de la Libye. En se référant à certains témoignages sur les réseaux sociaux, le pays de Kadhafi n’aurait rien à envier à d’autres beaucoup plus stable mais qui se singularisent par des abus similaires. C’est le cas de l’Arabie Saoudite, une autre destination prisée où des Maliens se disent victimes des mêmes pratiques esclavagistes. Ici, leurs parents au pays ne sont peut-être pas l’objet de chantagepar des malfrats pour faire libérer leurs enfants, mais l’exploitation de l’humain par son semblable n’est guère différente de l’époque médiévale selon certains récits. Et comme en Libye la pratique est encadrée par un réseau de trafiquants humains qui se cache le plus souvent sous le manteau d’agences de voyage.
La Rédaction