Conseiller juridique de son état, M. Maïga vient d’effectuer un voyage en Tunisie et Turquie. Il raconte l’accueil réservé à la délégation malienne, dont il était membre, dans ces deux pays. Récit.
En partant en Tunisie pour participer au congrès du groupe régional africain des magistrats à Tunis en Tunisie, j’ai reçu vos aimables vœux de bon voyage.
Je vous informe que je suis de votre depuis hier soir à 22h 24 mn. Que je ne peux pas vous dispenser d’un petit CR de ce que j’ai vécu comme bonheur à l’occasion de ce petit périple. Je vous avoue que j’ai ai été dépassé par le respect, l’admiration, l’enthousiasme des autres, l’égard que les pays, que j’ai parcourus, ont désormais pour le nouveau malien, que je suis.
En Tunisie la délégation malienne a ravi la vedette à tous. Mon Président et moi avions été accueillis en héros comme si c’était nous qui avions personnellement créés les conditions du Malikura. Les collègues accouraient de toutes parts, comme si c’était un défi pour chacun, de nous embrasser en premier. A notre contact, certains ont même versé de chaudes larmes. Tous, nous notifiaient avec une fierté indescriptible leurs sentiments africains devant ce qu’ils appellent la nouvelle indépendance africaine portée par le Mali. Pour dire vrai, je vous avoue qu’un moment donné j’étais perdu entre le sentiment de joie qui me traversait le corps, le sentiment d’amour pour mon peuple et son pays mais aussi une dose de peur tant le défi est immense, celui de porter désormais toute l’Afrique et même au-delà des côtes africaines, tous les peuples brimés.
De ma petite vie d’homme, je n’ai jamais vécu personnellement une telle scène. Souvent, je me demandais même si mes interlocuteurs ne me confondaient pas avec le Président de la transition ou le PM CHOGUEL avec qui je partage le même nom de famille. Mais très vite, je me convaincs qu’il n’en est rien. Je profite seulement de “l’ombre ” de personnes qui se sont assumés à mon nom, celui du peuple.
Ce que j’ai vécu m’oblige et doit obliger désormais tous les maliens à redoubler d’efforts sachant que tous les changements s’étaient opérés dans la douleur. Que ceux qui dorment se réveillent, un temps soit peu. Que ceux qui en ont le moyen fassent un petit voyage à l’extérieur pour apprécier cet événement puisqu’il est attribué à tous les maliens en cette qualité.
J’ai vécu ce sentiment depuis l’aéroport jusqu’au marché où certains tunisiens et turques (les deux pays que j’ai traversés) à la déclinaison de mon identité, lancent le salut militaire pour me signifier leurs fiertés. Dans mon hôtel, les travailleurs de l’établissement, ceux-là même que je pensais être coupés du monde, se précipitaient pour me tendre la main et finir par un salut militaire.
La leçon que j’en tire c’est que nous n’avons plus droit à l’erreur. DIEU nous aime, les autres aussi, profitons-en.
Merci !
Ibrahim Djibrilla Maïga,
Conseiller juridique.