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Le Mali vers une guerre civile ?

La grave crise politique que traverse le Mali tire sa source de deux causes principales:

* le M5-RFP, qui rassemble tout ce que le pays compte d’opposants politiques et religieux, considère que le président IBK conduit le pays à sa perte, travaille à sa partition et projette d’imposer, en 2023, un homme de son choix au pouvoir. Le M5-RFP exige donc que le président démissionne ou, à défaut, abandonne l’essentiel de ses pouvoirs exécutifs au profit d’un Premier ministre de “pleins pouvoirs” désigné par l’opposition;

* Pour sa part, IBK prend le M5-RFP pour un groupe de putschistes qui, sans représenter la majorité des Maliens et en violation de la Constitution, veulent arracher de force le pouvoir à un président démocratiquement élu. Par conséquent, il rejette les exigences du M5-RFP, surtout celle tendant à lui imposer un Premier ministre dit de “pleins pouvoirs”.

L’affaire s’est aggravée suite à la mort d’une vingtaine de militants du M5-RFP qui, à partir du 10 juillet, a décrété une désobéissance civile.

Les deux parties encourent des reproches par les méthodes qu’elles utilisent. Autant la désobéissance civile doit être pacifique et ne jamais déboucher sur des saccages et pillages, autant le maintien de l’ordre ne peut être invoqué pour tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues.

Après la faillite des médiations internes et l’échec de la médiation sous-régionale conduite par la CEDEAO, il urge que les protagonistes de la crise fassent, chacun, des concessions, en songeant que le nord du pays est depuis longtemps en feu et le centre en cendres.

En l’absence d’un compromis rapide, les 20% que nous gardons encore de notre territoire plongeront inévitablement dans une guerre civile.

En effet, le désordre généralisé engendrera un banditisme permanent; l’Etat ne pouvant alors protéger les personnes et leurs biens, les gangs et milices d’autodéfense se multiplieront, ce qui transformera le Mali en Somalie. Sans parler de la mort d’une économie nationale déjà assommée par le coronavirus.

Le grand perdant sera, bien entendu, l’écrasante majorité du peuple, cette majorité silencieuse qui ne milite dans aucun parti, ne participe à aucun vote et ne cherche qu’à vivre dignement en paix.

Hélas, hélas, hélas…

 

Cheick O. KONARÉ

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