Le gouvernement malien va lancer « une vaste opération » de sécurisation dans le centre du pays, dont une partie est sous le contrôle de groupes armés jihadistes, ont indiqué jeudi à l’AFP des sources officielles.
« Nous ne voulons pas donner trop de détails, ni la date du début des opérations, mais c’est effectivement une vaste opération anti-terroriste au centre du Mali, pour assurer la sécurité des biens et des personnes, également pour combattre les jihadistes », a déclaré un responsable du ministère malien de la Défense ayant requis l’anonymat.
Plus d’un millier de militaires seront à terme déployés dans le centre, selon une partie du plan de sécurisation que l’AFP a pu consulter.
« Pour combattre l’ennemi, il faut utiliser les mêmes méthodes que lui (…) Des membres des forces de sécurité et de défense pourront organiser des patrouilles à pied et à moto », précise le document.
Pour rassurer les populations, « une administration mobile » permettra par ailleurs de relancer notamment le secteur de l’éducation, selon le même texte.
Selon la source du ministère de la Défense, « il n’est pas exclu que les forces internationales au Mali participent d’une manière ou d’une autre à cette opération ».
Quelque 12.000 Casques bleus composent la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), tandis que la force française Barkhane compte 4.000 hommes dans la région. En outre, une force conjointe des pays du G5 Sahel (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie) doit monter en puissance pour atteindre au moins 5.000 hommes d’ici au printemps 2018.
Une source sécuritaire malienne a estimé « qu’il y a les moyens nécessaires pour réussir cette opération » dans le centre du pays.
La semaine dernière, dans un entretien à l’AFP, le nouveau Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, avait affirmé que « des mesures urgentes » seraient prises pour le centre, dont une partie est aux mains des jihadistes.
Mardi, le chef du gouvernement a tenu une réunion en présence d’une vingtaine de ministres sur le même sujet.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire française lancée en janvier 2013.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
AFP