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Le Mali, un pays de paradoxes

Karim Keita, fiston  du  Président nouvellement élu du Mali, IBK, vient de se voir porté a la Présidence de la Commission de la Défense Nationale, de la Sécurité et de la Protection civile après son élection en tant que députe a l’assemblée nationale du Mali.

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Que se passe-t-il réellement au Mali en ce moment?

Qu’est-il advenu du  slogan « Le Mali d’abord », Monsieur le Président ? Devons-nous dire « Ma famille et mes proches  d’abord » ?

Est-ce le temps de la réalisation du fameux propos d’IBK « si vos enfants ne veulent pas étudier, nos enfants iront étudier et viendront diriger vos enfants comme nous vous dirigeons maintenant » ?

N’est-ce pas trop tôt de se mettre en quête de successeur ? Et même c’était le cas, devons-nous vous rappeler qu’en démocratie, les institutions et l’Etat sont là pour s’occuper de cela dans la transparence ?

En tout cas, le temps commence à nous édifier assez largement sur les traits du patriarche que vous êtes et qui se veut souverain.

Ce début de régime est fait de paradoxes. IBK, les Maliens déjà malades du népotisme instauré sous les régimes d’Alpha et d’ATT, commencent à se poser des questions sur votre volonté, ou capacités réelles à changer vraiment le Mali et les Maliens.

Tout le monde a applaudi quand vous avez parlé de combattre l’injustice et le népotisme, mais que voyons –nous : les amis de vos enfants et les enfants de vos amis, sont soit au gouvernement soit à des postes stratégiques.

La belle-famille n’est pas en reste car c’est aussi le beau-père de votre fils qui est président de l’assemblée nationale. Et que voit-on après, votre fils, élu (mieux vaut dire nommé)  président de la commission défense, sécurité et protection civile. Monsieur le Président de la République, il nous semble que c’est trop !!!!

Quelle expérience, quel savoir-faire peuvent justifier un tel choix ? Nul ne peut prouver que Karim Kéïta dispose de plus de compétences qu’un autre, Monsieur le président de la République. En traduisant littéralement un adage bamanan on a ceci : on peut toujours penser (et c’est un droit absolu pour un parent) qu’un de ses enfants est meilleur que ses autres enfants, mais on ne doit pas penser que son enfant est meilleur que les enfants des autres parents.

N’y a-t-il pas d’autres Maliens capables de faire cela et mieux ? Ou alors avez-vous sombré (déjà) dans l’ivresse du pouvoir qui fait que les hommes ne savent pas faire usage non pas de connaissances extraordinaires, mais simplement de « Bon Sens, et de Jugement » ?

Monsieur le Président de la République, un grand nombre  de Maliennes et de Maliens à l’intérieur  comme à l’extérieur du pays sont désabusés et se sentent abusés. Ils ne pensaient pas qu’après tout ce qu’ils viennent de traverser, il leur serait proposé à nouveau un schéma déjà vu. Et aussi rapidement.

Le pauvre Karim, comme son homonyme du Sénégal, est « grillé » à vie. Car les Maliens auront à cœur de lui montrer que même si le royaume Mandingue a été un des moments les plus glorieux de notre passé, la période actuelle est une autre réalité. Il nous semble que dans ce Mandé glorieux et sa constitution seul  l’article 8 vous intéresse (Article 8 : La Famille Keïta est désignée famille régnante sur l’empire).

Mais que faites vous des autres valeurs que nous avons reçues :

Article 2 : Les Nyamakalas se doivent de dire la vérité aux chefs, d’être leurs conseillers et de défendre par le verbe les règles établies et l’ordre sur l’ensemble du royaume.

Etes-vous sûr, Monsieur le Président de pouvoir supporter la vérité sur vos actes ainsi que ceux de vos proches (ceux qui circulent avec  une 4×4 devant et une derrière eux de gardes du corps et cela même devant les night-clubs ou ceux qui mobilisent un bataillon de protocole lorsqu’ils doivent voyager en bloquant la circulation)

Article 12 : La succession étant patrilinéaire, ne donnez jamais le pouvoir à un fils tant qu’un seul de ses pères vit. Ne donnez jamais le pouvoir à un mineur parce qu’il possède des liens.

Monsieur le Président de la République, ne perdez pas de temps à préparer votre fils pour vous succéder car on est en république et le peuple est souverain.

Article 19 : Tout homme a deux beaux-parents : les parents de la fille que l’on n’a pas eue et la parole qu’on a prononcée sans contrainte aucune. On leur doit respect et considération.

Monsieur le Président de la République, pendant toute la campagne présidentielle, vous avez dit « Le Mali d’abord ». Alors de grâce, respectez cet engagement et non « Ma famille et mes amis d’abord »

Article 22 : La vanité est le signe de la faiblesse et l’humilité le signe de la grandeur.

Monsieur le Président de la République, vous être notre président à tous et nous souhaitons tous que vous réussissiez. Vous n’avez pas été élu parce que vous connaissez tout mais simplement pour être devant et etre le prote parole d’un peuple qui s’est vu confisqué sa victoire  de 1991. Rendez-la au peuple et vous serez encore plus fort.

Les Maliens sont  patients, mais ne sont plus naïfs. Une chose est sure, vous ne bénéficierez pas des mêmes passe-droits comme les tenants des régimes précédents.

Et au décompte final, la déception ne concerne pas seulement de ceux qui ont voté pour vous, car même ceux qui n’ont pas voté pour vous avaient espéré que le changement allait arriver, car vos propos de campagne étaient forts et fort à propos.

Vous prétendiez lutter contre tout ce qui nous a amené dans le trou, alors que nombres de vos initiatives sont en contradiction avec vos discours.

Vous prétendiez nettoyer à grandes eaux, mais vous laissez votre famille, et la famille de votre belle-famille au devant de la scène : ils pourraient être largement mouillés, voire même emportés par les flots.

Cependant,  cet autre adage est bien connu de tous: “On peut tromper une partie du peuple tout le temps ou tout le peuple une partie  du temps, mais  on ne peut pas tromper   tout le peuple tout le temps”.

Les cas Moussa Traore, Alpha Oumar Konaré et ATT sont assez évocateurs, édifiants et assez récent dans la mémoire collective des Maliennes et des Maliens. Alors prenez garde, car la sentence du peuple  est implacable et finit toujours par tomber!!!

Evidemment tout semble faux, tout semble n’être que théâtre, et les discours ne semblent être qu’une rhétorique pour homme à poigne, sans des actes et des décisions conformes. Cela met en grand danger notre pays et son fragile équilibre, et si on n’y prend garde une paix dont on ne veut pas nous sera imposée. Les bandits armés, et les narcotrafiquants ainsi que leurs sponsors sont tapis dans l’ombre et commencent à sortir au grand jour.

Que Dieu sauve le Mali.

M.A/S.D

Réseau de Citoyens Actifs- Mali

Simples Citoyens Maliens

De L’Ecole de la Vie et de L’Amour du Pays

SOURCE: Autre Presse

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