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Le Mali trahi par ses fils

22 septembre 1960 – 22 septembre 2017. Le Mali a célébré le vendredi dernier le 57ème anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. Trois coups d’Etat militaires ! Trois Républiques !

 

ancien chef etat malien president

57 ans après le « départ » du colon français, l’état dans lequel se trouve le Mali est loin d’être reluisant. Le pays traverse depuis 2012 la crise la plus grave de son existence. Le Président Modibo Kéïta et ses compagnons se retourneront dans leurs tombes. Si le père de la nation et ses camarades de lutte devaient revenir, ils ne reconnaîtraient plus leur Maliba. Ce pays qui avait pris une longueur d’avance sur plusieurs nations africaines est aujourd’hui à la traîne. Par la faute de ses propres enfants. 57 ans après la fin officielle du colonialisme blanc, le Mali a été trahi par ses fils. C’est la trahison des enfants du Mali qui est à l’origine de la tragédie qui a failli emporter la République. Un adage populaire nous enseigne « Quand le mur se fissure, le margouillat pénètre ». 

« Après une gestion démagogique qui avait gaspillé les ressources du pays, une nouvelle équipe avait pris le pouvoir. Elle était honnête et désireuse de servir le bien public. J’ai rencontré à plusieurs reprises son chef, le colonel Moussa Traoré et j’appréciais sa droiture et sa volonté de redresser la situation de son Etat ». Ces propos tenus par l’ancien Président français Valery Giscard D’Estaing dans son livre « Le pouvoir et la vie » en disent long sur l’hostilité de l’ancienne puissance coloniale à l’égard du régime du Président Modibo Kéïta renversé le 19 novembre 1968 par un coup d’Etat militaire. En renversant le régime socialiste de Modibo Kéïta, ceux qui ont pris les commandes de l’Etat en complicité avec la France, n’avaient ni le génie ni la capacité intellectuelle de redresser les erreurs commises par les « libérateurs du Mali ». Indiscutablement, la déchéance de la  nation malienne a commencé le jour où une bande de militaires sans aucune culture politique ni de gestion étatique a pris la responsabilité de conduire les affaires de la République en trahissant leur serment de militaires.

Les œuvres de prédation de la dictature civilo-militaire furent parachevées par les « démocrates sincères et patriotes convaincus » qui, au nom d’une démocratie de façade, ont pillé l’Etat pour endosser leurs costumes de milliardaires. La gestion de l’ère démocratique a mis à nu les velléités mercantiles et machiavéliques de ceux qui ont combattu la dictature. Le dictateur, dont les 23 ans de règne ont détruit les fondements de la jeune République, est aujourd’hui plus populaire que les pseudo-démocrates placés devant le tribunal de leur propre conscience mais aussi celui de l’histoire. L’Etat dans lequel se trouve le pays est suffisamment révélateur de cet échec de la classe politique dans son ensemble qui porte l’entière responsabilité de la tragédie nationale avec son corollaire de honte et d’humiliation. Une classe politique irresponsable dont la médiocrité est à la limite de son arrogance. Le système de gouvernance parasitaire mis en place a dénaturé le visage de la société malienne jadis, jalouse des valeurs comme l’honnêteté, l’intégrité, la transparence, etc.

57 ans après « le départ » du colon français, le Mali a été trahi par ses fils.  Une école pour les enfants des pauvres et une autre pour ceux des riches. Un système sanitaire au rabais, une justice à deux vitesses, une corruption généralisée, une injustice qui crève les yeux. On vole, on ment, on triche, on veut de l’argent facile sans fournir le moindre effort, on gaspille le bien public et on se glorifie de pratiques qui faisaient la honte, hier.

Ressaisissons-nous !

C. Doumbia

Source: Le Challenger 

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