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Le Mali réagit au rapport trimestriel du secrétaire général de l’ONU : «Des allégations graves, sans vérification minutieuse, qui sont sans fondement »

Le 15 octobre 2022, le Gouvernement du Mali a produit un Mémorandum sur le rapport trimestriel du Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, sur la situation au Mali, couvrant la période du 03 juin au 19 septembre 2022. Le Gouvernement regrette que le Secrétariat général rapporte dans un « document officiel des allégations graves, sans vérification minutieuse, qui sont sans fondement ». « De telles allégations ternissent l’image du Mali, sapent le moral des troupes en opération et dressent, sans aucune base réelle, la communauté internationale contre la volonté des autorités de Transition de libérer le territoire national du joug terroriste », révèle le Mémorandum. Le Gouvernement invite le Secrétariat des Nations Unies à s’écarter de cette posture négative et hostile et à s’inscrire dans la démarche qui justifie sa présence au Mali : aider les Maliennes et les Maliens à faire face et à surmonter les difficultés en lien avec la crise sécuritaire.

Le Gouvernement de la République du Mali dit avoir pris connaissance du rapport trimestriel du Secrétaire général sur la situation au Mali, conformément aux dispositions de la résolution 2640 (2022) portant sur le mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). Le Gouvernement du Mali se félicite que le Secrétaire général ait reconnu les progrès réalisés par les autorités de la Transition. Cependant, il regrette que le rapport sous examen mette un accent particulier sur les défis et les difficultés rencontrées, en faisant passer sous silence de nombreuses réalisations dans le cadre de la conduite de la Transition. « Les omissions constatées concernent également des éléments pourtant factuels et vérifiables qui semblent avoir échappé à la vigilance habituelle du Secrétariat général. En dépit de ce déséquilibre, le Gouvernement du Mali reste disposé à poursuivre la coopération avec les Nations Unies et l’ensemble des partenaires, en vue de la réalisation des actions prioritaires de la Transition », révèle le Mémorandum du gouvernement. En outre, le Gouvernement du Mali reconnaît que les FDSM (Forces de défense et de sécurité du Mali) ont certes effectué des patrouilles avec la MINUSMA, mais le chiffre 175 est à revoir largement à la baisse. « Sur l’axe Tombouctou-Goundam, aucune patrouille de la MINUSMA n’a été exécutée depuis 4 mois. La sécurisation de l’aérodrome de Diré est régulièrement assurée par les Forces Armées Maliennes (FAMA) pour l’atterrissage des vols humanitaires. A Gao, la MINUSMA ne conduit aucune patrouille conjointe avec les FDSM. De même, dans la ville de Sévaré, aucune patrouille conjointe de sécurisation n’est conduite. Outre ces ajustements factuels, le rapport sous examen aurait gagné en objectivité s’il informait davantage sur les efforts du Gouvernement, par ailleurs régulièrement couronnés de succès sur le terrain, dans le cadre de la sécurisation du territoire national et de la protection des populations civiles. En effet, il est regrettable qu’en de nombreuses occurrences, le rapport mentionne uniquement les actions des groupes armés terroristes, sans pour autant informer sur les réactions des FAMA », déplore le gouvernement malien. Le Gouvernement appelle à une meilleure coordination de l’appui des Nations Unies, à travers la MINUSMA et les équipes pays, y compris dans le cadre de la Stratégie globale pour la stabilisation du Centre, adoptée en Conseil des ministres le 24 août 2022.

Le Mali renouvelle sa demande d’une réunion du Conseil de sécurité 

«Toujours dans le chapitre sécuritaire, il est surprenant que, dans le cadre du récit factuel, le rapport du Secrétaire général ait passé sous silence la saisine du Conseil de sécurité par le Mali, par lettre n° 444/MAECI en date du 15 août 2022, pour ce qui concerne les tentatives de déstabilisation et les violations répétées de l’espace aérien par les forces françaises. Ces actes d’agression d’une extrême gravité ne doivent pas rester sans suite. Le Gouvernement du Mali renouvelle sa demande d’une réunion spécifique du Conseil de sécurité », précise le gouvernementLe Gouvernement regrette que le Secrétariat général rapporte « dans un document officiel des allégations graves, sans vérification minutieuse, qui sont sans fondement ». « De telles allégations ternissent l’image du Mali, sapent le moral des troupes en opération et dressent, sans aucune base réelle, la communauté internationale contre la volonté des autorités de Transition de libérer le territoire national du joug terroriste », précise le Mémorandum. Le Gouvernement invite le Secrétariat des Nations Unies à s’écarter de cette posture négative et hostile et à s’inscrire dans la démarche qui justifie sa présence au Mali : aider les Maliennes et les Maliens à faire face et à surmonter les difficultés en lien avec la crise sécuritaire. Contrairement aux informations contenues dans le rapport, le gouvernement précise qu’il n’existe aucune volonté de restreindre les mouvements de la MINUSMA sur le terrain. « Il y a plutôt une volonté de coordination des actions avec la MINUSMA. Le Gouvernement a été amené à prendre certaines mesures pour les besoins de planification, de coordination et de sécurité nationale », souligne le gouvernement qui évoque que le rapport ne précise pas le contexte dans lequel ces restrictions sont survenues afin de permettre d’apporter une réponse appropriée à ces allégations. Pour le gouvernement, certaines restrictions interviennent lorsque les FAMa sont en opération et cela pour la sécurité des riverains. Selon le gouvernement, dans le cadre de l’opération militaire engagée au centre, une zone d’interdiction temporaire a été créée pour éviter les incidents, notamment avec la MINUSMA. Cette opération autonome menée par les FAMa avait un objectif bien défini, dit-il, celui de combattre les GAT jusque dans leurs derniers retranchements. « La création de cette zone d’interdiction est l’affirmation de la souveraineté de l’Etat malien. Au lendemain du départ de la Force Barkhane du Mali, il a été décidé que la protection de la force onusienne soit assurée par les FAMa. Ainsi, pour faciliter les déplacements aériens de la MINUSMA, une dérogation mensuelle lui a été accordée. Cette dérogation consiste à adresser une demande de vol à la partie malienne, qui n’a jamais fait l’objet de refus. Il est aussi indiqué à tous les partenaires, y compris la MINUSMA, d’adresser à l’Armée de l’Air, une demande 36 heures avant tout vol », indique le gouvernement. Par rapport à l’affaire des soldats ivoiriens arrêtés au Mali, le gouvernement précise que le dossier suit désormais son cours judiciaire. Toutefois, le Gouvernement indique qu’il reste ouvert à une solution diplomatique, dans l’esprit des relations fraternelles et de bon voisinage qui ont toujours caractérisé les liens entre le Mali et la Côte d’Ivoire. « La meilleure illustration de cette bonne disposition des plus hautes autorités maliennes est l’accord de l’offre de médiation du Président de la République Togolaise, qui a déjà permis la libération, pour raisons humanitaires, de 3 soldats femmes ; le Mali a reçu tous les émissaires et toutes les missions de bons offices, y compris la délégation de Chefs d’Etat dépêchée par le Sommet de la CEDEAO tenu à New York, en marge de la semaine de haut niveau de la 77ème  session de l’Assemblée générale des Nations Unies », précise le Mémorandum. En outre, le Mali invite les responsables d’organisations internationales à éviter tout parti pris, et à plutôt inscrire leurs démarches dans une approche constructive. « C’est surtout ce qui est attendu de nos partenaires, y compris les Nations Unies », révèle le document du gouvernement. Conformément à son mandat, le Gouvernement du Mali invite la MINUSMA à pleinement coopérer avec la partie malienne, en vue de l’efficacité des actions communes sur le terrain.

Aguibou Sogodogo

Source: Le républicain

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