Le Mali ne nous rassure plus. Le pays aujourd’hui, nous fait douter nos choix de retour de l’étranger pour servir la nation malienne.
En quittant le Mali dans les années 2000-2001, nous étions engagés sur le chemin de ”l’aventure” pour un avenir meilleur.
Entre les quais de Châtelet les Halles, Saint Lazare, les bureaux du siège de orange à Alleray, le siège de la Française des jeux à Boulogne Billancourt, le siège des mutualités françaises à Courbevoie, l’usine de la Compagnie Française des grands vins à Tournant en Brie en tant que technicien de surface, manutentionnaire à l’usine de viande de Charal, de volaille de la LDC de Sablé sur Sarthe, de Penalan en Bretagne, fiabilisateur à Valéo, nous sommes passés par plusieurs phases pour subvenir aux besoins de nos familles, qui au bout de mille sacrifices nous avaient aidé à partir et économiser pour reprendre nos études. Car très tôt avec le diplôme de l’ENA administration publique en poche, on se refusait de nous enfermer dans une vie d’ouvrier en France.
En 2005, lorsqu’on on a fini par décrocher notre 1er DEA à l’université d’Angers, Études juridiques sur le territoire, nous avons caressé le vœux de rentrer au pays servir.
Avec déjà le soutien du service international et de la coopération de la mairie d’Angers, nous avons décliné toute offre préférant rentrer.
Ce choix d’une extrême gravité, nous l’avions pris contre tous, mettant nos convictions en premières lignes et refusant de renouveler nos titres de séjour au nom de amour pour notre pays.
En 2007, nous avons intégré la fonction publique comme enseignant de l’enseignement supérieur. Depuis, après un doctorat à l’Université de Ouaga 2, nous chérissons notre ambition de progresser.
Pourtant, après avoir écouté, lu le cri de coeur de notre collègue Souleymane Diarra de l’ambassade du Mali en France, nous sommes tentés de lui dire que si il nous était possible de reprendre nos choix, nous ne sommes plus sûr qu’on allait refaire le même qu’en 2008.
Combien nous sommes dépités à nous battre seuls juste pour publier un ouvrage ?
Combien de fois nous avons sollicité sans succès l’accompagnement pour arriver à publier nos ouvrages ? Encore aujourd’hui, nous cherchons le moyen.
Merci à Alioune Ifra Ndiaye, il est le seul qui nous a offert sa disponibilité, ses conseils. Merci à Inov édition qui nous a filé quelques astuces.
Nous voulons dire à notre collègue, dans quel état d’esprit nous sommes quand on voit qu’après le titanesque effort d’écriture de 4 ouvrages, on n’a aucun soutien, aucun accompagnement pour publier nos œuvres. Face à cette réalité, comment pouvons-nous encourager nos compatriotes à rentrer?
Le Mali n’offre aucune perspective. Et l’inconnu fait peur. Malgré tout, les enseignants continuent à œuvrer pour le rayonnement de la science.
Et encore aujourd’hui nous cherchons à publier, à bénéficier d’un accompagnement.
Voilà la triste réalité.
Source : Page facebook de Souleymane Dé