Ce samedi, 06 novembre 2021, le « Cadre d’échange des Partis et Regroupements de partis politiques pour une transition réussie », a tenu un meeting politique au Palais de la culture Amadou Hampâté Ba de Bamako. Comme on pouvait s’y attendre, cette plateforme politique a réitéré son rejet total et sans appel à l’ensemble des actions et projets politiques de la Transition, dirigée par le tandem Assimi Goïta-Choguel Kokalla Maïga. Grosso modo, le « cadre » est farouchement opposé : à la création et la mise en œuvre d’un Organe unique de gestion des élections ; à la tenue des Assises Nationales de la Refondation (ANR) ; à la Prolongation de la Transition. Il exige que les élections se tiennent à partir 27 février 2022.
Et comme s’il s’était concerté avec la Communauté Economique et Douanière des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), celle-ci n’a trouvé autre chose que d’être dans la même dynamique que le « Cadre… ». Qui incarne actuellement l’opposition politique malienne à la Transition. Ainsi, afin de mettre la pression sur les membres de la Transition malienne, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’organisation sous-régionale ouest-africaine, réunis en sommet à Accra (Ghana), le dimanche 07 novembre, ont sans surprise adopter des sanctions individuelles contre les dirigeants de la transition et leur famille : gel des avoirs financiers, interdiction de voyager. Des sanctions qui risquent d’évoluer si les Autorités de la Transition ne se plient pas à leurs injonctions.
Toutefois, ces sanctions et menaces proférées par la CEDEAO et la farouche opposition du « Cadre d’échange des Partis et Regroupements de partis politiques pour une transition réussie », ne semblent pas impressionner les Autorités de la Transition. Lesquels ont déjà tranché que les ANR, prévues du 20 au 26 décembre prochains, seront bien tenues. Tant, elles sont convaincues, plus que jamais, que c’est bien une opportunité pour les maliens de se concerter autour d’une vision commune pour le changement et des réformes globales nécessaires dans le cadre du « Mali Kura ». Dont, entre autres : la restauration des principes républicains et démocratiques ; la correction des faiblesses et failles qui ont longtemps gangrené le système de gouvernance.
À cause de la crise sécuritaire endémique qu’il connaît depuis 2012 et la perte de sa souveraineté sur les deux tiers du territoire national, le Mali, notre chère patrie, est en passe d’être rayé de la carte de l’Afrique. Mais, en dépit de cette triste réalité, les anciens dignitaires, dont leur mal gouvernance en est pourtant la cause, s’acharnent, comme des vautours, pour un retour immédiat de leurs compatriotes aux urnes. Tant ils sont convaincus que c’est l’unique chance pour eux (« les Dugu Tigi Koro ») de pouvoir retourner aux affaires. Une éventualité dont les Autorités de la Transition n’ignorent pas. Raison pour laquelle, elles tiennent, comme la prunelle de leurs yeux, à la tenue, quoi qu’il advienne, des ANR pour l’avènement du « Mali Kura ».
D’ailleurs, elles ont fort à parier que seule la synthèse des conclusions, recommandations et résolutions des Assises Nationales de la Refondation (ANR), permettra au peuple malien de se procurer un nouveau contrat national de stabilité sociale, politique, sécuritaire, économique et social. Ce dont « le Cadre d’échange des Partis et Regroupements de partis politiques pour une transition réussie », viscéralement hostile à tout changement du système politique, redoute. C’est pourquoi, il s’évertue pour le maintien de l’actuel système politique et institutionnel et pour le maintien du chronogramme des élections, initialement prévu à partir de février 2022.
Toutes choses qui permettraient probablement à ses leaders véreux de revenir aux affaires. Tant, ces derniers (majoritairement des anciens dignitaires du régime IBK défunt) ne sont autres que des maliens qui ont frauduleusement amassé le plus de ressources financières. Auxquelles, ils sont prêts à injecter dans la future bataille électorale. Question de survie politique !
De toute façon, le Mali continue et continuera sa marche de manière responsable que souveraine. Car les Autorités ont décidé de maintenir le cap, malgré les injonctions et pressions extérieures. Désormais, les solutions maliennes vont primées sur celles longtemps imposées de l’extérieur. Ce, afin que le « Mali Kura » puisse devenir une réalité !
« O kouma, Aw ye ta aka sira fè, Mali Koura ! Bawo, Dugu Tigi Koro Tè Dugu Nièni Fè » ! (en français : En marche, le nouveau Mali, parce que les anciens dignitaires déchus d’un pays ne voudront jamais de la prospérité du même pays) !
Gaoussou Madani Traoré
Source : Le Pélican