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Le Mali fait son festival à l’Alhambra, avec musique, danses et masques

C’est avec un atelier musical à destination des enfants que débutera le festival Ô Mali ce samedi 30 janvier. Quant au public des concerts, il a rendez-vous dès jeudi 4 février à l’Alhambra pour un hommage au célèbre guitariste Ali Farka Touré. Deux fidèles d’antan, Afel Bocoum et Mamadou Kelly, également guitaristes, portent plus avant l’art et la manière de leur illustre aîné disparu en 2006, pilier du blues malien et figure centrale d’une musique éminemment métissée.

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Ô Mali, c’est également des griots. Une griotte en particulier. Originaire de l’ethnie bambara, Mah Damba appartient à cette grande famille d’artistes à la fois chanteurs, instrumentistes et conteurs. Percussions, balafon, luth traditionnel ngoni, mais aussi guitare et contrebasse dessinent sur scène les contours d’un répertoire «à la fois respectueux de l’enseignement des anciens et profondément créatif», selon le programmateur des Ateliers d’ethnomusicologie, le Genevois Laurent Aubert

Cultivateurs et artistes

A cette prestigieuse affiche s’ajoute une proposition inédite: en provenance de la région culturelle du Wassoulou, dans le sud du pays, voici des chants rituels interprétés par les chasseurs et des danses masquées liées aux cérémonies d’initiation des jeunes hommes après leur circoncision. Une incursion en territoire rural à découvrir vendredi 5 février à l’Alhambra, propre à satisfaire la curiosité des festivaliers tout en prenant acte d’une région de l’Afrique malmenée par l’hégémonie d’un islam radical. «Le wahhabisme, venu il y a trente ans d’Arabie saoudite, c’est, note le spécialiste du Mali Paul Chandler, une des raisons pour lesquelles cet autre islam tolérant qui prévalait jusqu’alors chez les Maliens est en voie de disparition.» Et les traditions musicales, festives, communautaires de s’effacer, du fait également de la déliquescence d’une société solidaire face à la monétarisation des échanges.

Enseignant les humanités à l’Ecole américaine de Bamako, lui-même musicien, Paul Chandler est originaire des Etats-Unis. Douze ans après son arrivée dans le pays, il est devenu manager et producteur pour des artistes locaux, dont il fait la promotion par le biais de l’association Instruments4Africa. Ainsi de ces villageois du Wassoulou qui partagent leur temps entre la houe et la harpe traditionnelle, lorsqu’ils ne sont pas employés dans les mines d’or. «Le problème lorsqu’on demande un visa, à la France en particulier, est que ces gens n’ont que le terme de cultivateur inscrit sur leur passeport. Les ambassades sont alors persuadées qu’ils viennent en Europe pour s’installer. En vérité, ces villageois sont très bien chez eux mais veulent partager leur art. C’est, pour eux, également la possibilité de valoriser leur culture aux yeux d’une jeunesse plus intéressée par le rap américain ou la réussite économique des Chinois.» Des jeunes maliens qui, à force d’acculturation, sont susceptibles d’adhérer à l’islam rigoriste…

«Ô Mali» Festival des Ateliers d’ethnomusicologie, du 30 janvier au 7 février, Alhambra et autres lieux. Infos: adem.ch (24 heures)

source : 24heures

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