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‘‘Le Mali est en guerre’’: la guerre, quelle guerre ?

Le fameux Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) dont l’existence se réduit à la production de communiqués et déclarations sporadiques depuis l’incorporation de ses bataillons dans le gouvernement de large ouverture suite à l’Accord politique de gouvernance, remet ça. Croyant trouver dans la tragédie de Indelimane une fenêtre d’opportunité pour assouvir son incorrigible ambition et prétention, le FSD s’est fourvoyé encore dans une déclaration dont il aurait dû faire l’économie.

 

Dans sa rancœur incurable envers le Président IBK, la bande à Soumi surfe sur son devoir de compassion et de solidarité envers la Nation endeuillée par la perte de plus 50 de ses fils.
Amnésique de sa propre ligne de conduite (l’union sacrée autour de nos Forces de Défense et de Sécurité, l’impérieuse nécessité de préserver et de renforcer le moral des troupes), le FSD croit devoir, en ces moments éprouvants pour l’ensemble du peuple malien, prendre alibi de «l’évolution meurtrière de la situation sécuritaire dans notre pays (pour dit-il) assumer pleinement et de dénoncer la lourde et entière responsabilité du Président de la République et de son Gouvernement dans la gestion de la crise que notre pays connaît ». Comme si l’heure de la reddition des comptes avait sonné !

La salve de récriminations
Erreur d’appréciation ou permanence de la tumeur rancune ? Le FSD qui semble avoir choisi la bonne option de laisser le temps au temps de se réhabiliter se fourvoie subitement. Soumi et son dernier cercle d’amis brandissent le sabre revanchard et entonnent l’éternel l’hymne avec le même disque rouillé. Le Président IBK est responsable de tout et de rien !
Pour Monsieur « sans moi, c’est le chaos » et ses adeptes, IBK c’est « l’absence d’un capitaine qui tient fermement la barre en eaux troubles, c’est d’avoir fait du Mali un avion sans pilote, c’est de préférer les voyages et les hôtels de luxe à l’exercice de ses missions et responsabilités au Mali. Sa responsabilité est pleine et entière : il a échoué sur tous les plans ».
Ce n’est pas tout : les « détournements de deniers publics à large échelle et à ciel ouvert » au Mali ; la «la corruption qui règne en maître à tous les niveaux », c’est encore lui…
En 6 ans, il a nommé 6 PM, 6 ministres de la guerre, 6 chefs d’état-major des armées (…) «Alors même qu’il savait que certains parmi eux ne pouvaient être à hauteur de mission » ! Il est coupable et pendable « de laisser des personnes sans qualité ni compétence gérer notre armée pour satisfaire des intérêts bassement mercantiles » ! IBK a choisi « de banaliser la mort de milliers de victimes civiles et militaires, d’en cacher le nombre réel et par conséquent de briser le moral de la troupe et des familles ».
Mais cette opposition qui s’improvise chevalier servant des causes justes et défenseur de la veuve et de l’orphelin a-t-elle vraiment une quelconque compassion pour les familles, les orphelins et les veuves des soldats morts à Dioura, à Mondoro, à Boulkessi ou plus récemment à Indelimane en traitant leurs fils, leurs frères, leurs époux de corrompus ? L’armée est une famille unie pour la méprise de cette opposition qui voit récupération et opportunité dans tout. Or, en agitant le spectre de la «la corruption qui règne en maître à tous les niveaux et en particulier au niveau de certains hauts gradés de nos Forces de Défense et de Sécurité », le Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) ne participe ni au renforcement du moral des troupes (au contraire) ni à la compassion envers les veuves et orphelins de l’armée.
La guerre asymétrique, meurtrière et ignoble, imposée au Mali n’a rien à voir avec la corruption. A moins que tous les autres pays de la sous-région qui en sont victimes soient plus ou au moins autant corrompus que le Mali.
Nous ne sommes pas seuls dans cette guerre et nous ne sommes les seuls à perdre des hommes. Quotidiennement des pays voisins et frères sont aussi frappés comme nous le sommes. Non, les revers que nous subissons au front n’ont rien à voir avec l’absence d’une prétendue couverture aérienne. Quelles qu’aient été la parcimonie et la rigueur dans l’achat de vecteurs aériens, le Mali n’aurait pas pu acquérir plus d’avions et d’hélicoptères que ce que Barkhane et la Minusma déploient actuellement dans notre pays. Ces avions et hélicoptères, contrairement aux nôtres, ne sont pas cloués au sol. Pourtant, il y a des attaques meurtrières, le sentiment quelquefois diffus au sein de l’opinion malienne et sahélienne que quelque part il y a un problème. Mais, ce problème n’a rien à voir avec la corruption, ritournelle favorite de l’opposition.

L’aspiration profonde des Maliens
En déphasage avec cette opinion malienne et sahélienne, sur cette équation précise (à moins qu’elle n’ait peur d’être porteuse des angoisses, des interpellations et des aspirations des populations), le FSD est disqualifié pour prétendre parler au nom et en lieu des Maliennes et des Maliens. Ce à quoi ces Maliennes et ces Maliens aspirent aujourd’hui, ce n’est pas des pantalonnades politiciennes, mais une sincère et réelle compassion envers les veuves et les orphelins des atrocités quotidiennes au Nord, au Centre et ailleurs au Mali. Ce à quoi aspirent aujourd’hui les forces politiques et sociales engagées aujourd’hui au chevet de la mère patrie, c’est une union sacrée pour rehausser le moral des troupes, exalter l’honneur des officiers maliens qui sont à la tête de leurs hommes à Dioura, à Mondoro, à Boulkessi, à Indelimane et ailleurs dans le nord et centre du Mali.
Le grand Mali est en droit d’attendre mieux. Faisons plus et mieux. Pour la survie du Mali, pour participer à l’effort de guerre, en reconnaissance au sacrifice de nos soldats, et en appui à tous les efforts de la Communauté internationale, la sincérité commanderait au Chef de file de l’Opposition de faire don de ses 500 millions FCFA à l’armée. Sinon, qu’il se fasse discret. Parce que tout le monde a finalement compris ses sorties, faites uniquement pour justifier l’utilisation cette manne qui ne s’impose pas du reste dans un pays en guerre. Une guerre contre le terroriste et une guerre pour la restauration de la sécurité et de la quiétude sur l’ensemble du territoire, hélas que l’opposition oublie au profit de sa propre guerre. Celle du pouvoir, à tout prix, à n’importe quel prix !
Tignè fo teri ye, o te tiri ya sa.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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