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Le Mali Défend sa Souveraineté à l’ONU et Dénonce les Ingérences Algériennes

Le Mali, dans un contexte de redéfinition de ses alliances et de repositionnement stratégique, a marqué un tournant décisif lors de la 79e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Par la voix du colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État et porte-parole du gouvernement malien, le pays a adopté une posture offensive, critiquant ouvertement l’Algérie et réaffirmant sa volonté de s’engager avec de nouveaux partenaires stratégiques. Ce positionnement traduit une volonté claire de Bamako de consolider sa souveraineté et de réaffirmer sa place dans l’échiquier géopolitique international.

Un Mali déterminé à défendre sa souveraineté

Bamada.net-Depuis le début de la transition politique, sous la conduite du Colonel Assimi Goïta, le Mali a choisi d’opérer des changements radicaux, tant au niveau interne qu’externe. L’éviction de l’armée française et de la MINUSMA en est une illustration forte. Pour les autorités maliennes, la présence de ces forces, loin de stabiliser le pays, a au contraire aggravé la situation sécuritaire, notamment dans la région du centre et au nord du pays, avec une montée en puissance des groupes terroristes et des conflits ethniques.

 

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Le colonel Abdoulaye Maïga, dans son discours à l’ONU, n’a pas hésité à pointer du doigt l’échec de l’accord d’Alger, signé en 2015 sous l’égide de l’Algérie, qu’il a qualifié de « mort ». Il a aussi dénoncé l’implication de diplomates algériens qu’il accuse d’entretenir des liens avec des groupes terroristes. Cette critique marquée démontre une rupture claire avec les tentatives de médiation de l’Algérie et traduit une profonde frustration vis-à-vis du rôle jugé ambigu d’Alger dans la résolution des conflits internes au Mali.

Le repositionnement stratégique : nouveaux alliés, nouvelles ambitions

Le discours malien à l’ONU s’est également distingué par la mise en avant de nouvelles alliances. Désormais, le Mali s’appuie sur des partenaires tels que la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran, considérés comme des alliés solides dans sa lutte contre le terrorisme. Ce virage stratégique marque la fin d’une ère de coopération principalement orientée vers l’Occident, notamment la France, dont l’intervention au Sahel est aujourd’hui perçue par les autorités maliennes comme inefficace.

Ce nouveau partenariat avec des puissances émergentes s’est notamment illustré par l’achat de matériels militaires de pointe, tels que des avions de combat et des hélicoptères sophistiqués, ainsi que par l’augmentation des effectifs de l’armée malienne. En effet, les Forces Armées Maliennes (FAMa) jouent un rôle central dans la sécurisation du territoire national, sous la direction du ministre de la Défense, le colonel Sadio Camara, et du chef de l’Agence Nationale de la Sécurité d’État (ANSE), le colonel Modibo Koné, tous deux salués pour leur leadership discret et leur professionnalisme.

Les risques d’une stratégie audacieuse

Si ce repositionnement stratégique et cette volonté de s’affranchir des alliances traditionnelles permettent au Mali de reprendre le contrôle de sa sécurité et de son destin, cette stratégie n’est pas sans risques. La critique ouverte de l’Algérie et la dénonciation de l’accord d’Alger pourraient entraîner un isolement diplomatique dans une région où la coopération reste cruciale pour faire face aux défis sécuritaires et de développement.

De plus, l’Algérie, qui a longtemps joué un rôle clé dans les médiations régionales, pourrait réagir à ces accusations en s’engageant davantage dans des actions déstabilisatrices. Le Mali a également mis en garde l’Algérie, lui rappelant les aspirations à l’autodétermination du peuple kabyle, une situation qui pourrait se retourner contre Alger si elle persistait dans cette voie. Le spectre d’un conflit diplomatique prolongé plane donc sur les relations entre les deux pays voisins.

Un appel à l’unité africaine

Le Mali, dans cette prise de position ferme, en appelle également à l’unité des nations africaines. Il exhorte les pays du continent à résister aux ingérences extérieures et à défendre leur souveraineté avec détermination. Le discours malien à l’ONU souligne l’importance de la solidarité entre les pays africains pour repousser toute tentative de division et de déstabilisation.

 

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Aujourd’hui, le Mali se veut résilient et confiant dans sa capacité à relever les défis auxquels il est confronté. En s’appuyant sur de nouveaux partenariats et en renforçant ses capacités militaires, le pays se positionne comme un acteur incontournable sur la scène régionale. Toutefois, cette volonté d’affirmation, si elle est porteuse de promesses, devra être accompagnée d’une gestion diplomatique fine pour éviter l’isolement dans un contexte international où les alliances sont essentielles pour assurer la stabilité. Le Mali entend continuer à défendre sa souveraineté, sa sécurité et son développement avec la plus grande détermination.

 

 

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Ladji Djiga Sidibé

 

Source: Bamada.net

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