Quand on vit sous le joug d’autrui ou d’un système de gouvernance illégal, cela s’apparenterait bien à une perte de souveraineté personnelle ou collective. La question d’échelle n’est réellement pas le problème, mais plutôt regardons la nature même de l’assujettissement.
Nos gouvernants constituent une sphère à laquelle appartiennent les ministres (comme ceux cités dans les rapports produits par le FMI sur la fraude et les malversations ces derniers temps). Nous disions un moment que le Mali a frôlé la perte totale de sa souveraineté lorsque les jihadistes ont failli arriver à Bamako. L’heure a été estimée très grave, donc il fallait se ressaisir et corriger les erreurs, combler les lacunes et retracer la voie à suivre qui devrait désormais nous amener loin, très loin, sans catastrophe majeure. Concertations nationales, Convention nationale…, beaucoup de termes ont été lancés sans qu’aucun n’aboutisse.
Une chose est claire, les nouvelles élections présidentielles ont été faites et IBK en est sorti vainqueur, plébiscité, non pas parce qu’il promît miracle et merveille, ou or et argent, mais plutôt honneur et dignité retrouvés. Alors à l’entame même du mandat présidentiel, Ladji Bourama (ou IBK) fit appel aux apprentis sorciers de l’ère AOK ou ATT et des néophytes de sa famille, leur confiant la gestion des domaines clés de l’Etat. Cette horde d’apatrides s’est malhonnêtement livrée aux pillages des maigres ressources de notre Etat vacillant.
Au lieu d’orienter les efforts vers la reconstruction de l’armée nationale (toutes les forces de défense et de sécurité) – l’équipement, la formation des hommes, la reconversion des mentalités chez les porteurs d’uniforme pour qu’ils sachent qu’ils doivent obéissance à ce peuple dont ils proviennent, ils ont devoir de le protéger et pas de l’arnaquer ou de le racketter – ces décideurs se livrent à un vol en bande organisée : par-ci, achat d’avion non militaire, par-là, surfacturation, faux et usage.
Dans la même période, nos sœurs, filles, voire mères sont violées et tuées, nos confrères et pères aussi tués par les érudits islamistes d’autres planètes, qui n’ont ni état d’âme, ni foi, paradant dans l’immense étendue du territoire légué par nos ancêtres défunts, tirant sur tout ce qui bouge (n’étant pas des leurs).
Qu’est-ce qui engendra cette situation et qu’est-ce qui la favorisa ?
À mon humble avis, la mauvaise gestion de la chose publique, de la “ré” “Pospolita”. Depuis 1991, le citoyen était censé participer à la gestion, ne serait-ce qu’en participant à des élections légales bien organisées, transparentes (non entachées de fraude). Hélas, le citoyen a été écarté, sinon renvoyé loin du processus électoral démocratique (puisque celui-là même n’existait plus -une pseudo démocratie).
L’homme politique malien s’est cramponné à asseoir un parti-Etat, lequel faisait pourvoir tous les postes nominatifs et électoraux avec ses membres -des farfelus de tout acabit ont «pilulé» dans la sphère de gestion, transvasant les caisses de l’Etat dans celles de leur “grin”, semblables à des mouches ruant sur des plaies béantes dont la puanteur, l’odeur pestilente, les attire-, des premiers décideurs se sont livrés au trafic de stupéfiants comme le ferait tout vagabond de grand chemin, à la promotion de leurs familles et cercles des proches.
Tous les biens de l’Etat tombaient dans le domaine privé, la prostitution intellectuelle, la promotion de la médiocrité, la négation des systèmes légaux d’acquisition du savoir…, étaient de rigueur.
Pourquoi être bon à l’école ou au travail, cela n’était pas nécessaire, bien au contraire, déconseiller. Il fallait être bien né, ce qui voulait dire être de la sphère familiale proche ou étendue (à comprendre sphères des amis) – même la plupart (80%) des détenteurs des logements sociaux y ont accédé suivant des règles non édictées… Bref, à présent, ces vilenies comportementales sont de rigueur -la famille, les amis, les amis des amis sont toujours là. Tout le monde sait que cela est anormal, mais c’est ce système qui nous gère à présent.
Seule une vraie révolution populaire pourra faire ressusciter le Mali, ce Mali qui nous a été légué, permettant ainsi aux patriotes sincères de se libérer et libérer la Nation malienne du joug. Ressusciter, est un devoir divin, mais l’être humain, sans prétendre être Dieu ou usurper ses fonctions, peut, dans une démarche collective, le prier pour qu’il les mît sur le chemin de sa “salvation” sur terre.
Dr. Diarra Tiéman dit Madian
Source: Le Reporter