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Le Mali au bord de l’asphyxie économique

Les colonels au pouvoir à Bamako ont promis de remettre le pouvoir aux civils en mars 2024. Ils espèrent que cette nouvelle offre conduira à la levée des sanctions

Les faits –

Les autorités de transition maliennes ont un besoin urgent de desserrer l’étau des sanctions économiques. Lundi, au surlendemain de la réunion extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) qui a confirmé l’embargo sur ses échanges commerciaux et ses transactions financières, le pouvoir a lâché un peu de lest. Il propose dorénavant un calendrier de vingt-et-un mois pour remettre le processus démocratique sur les rails et rendre le pouvoir aux civils. La junte proposait initialement un chronogramme de cinq ans, ramené à deux ans au Printemps dernier.

Bamako espérait une levée des sanctions régionales. Samedi, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, et son collègue de l’Economie, Alousseni Sanou, ont plaidé en ce sens. Ce dernier a présenté un bilan lucide des difficultés actuelles de son pays mais les dirigeants ouest-africains ont reporté leur décision au prochain sommet de la Cedeao, le 3 juillet. Plusieurs chefs d’Etat, dont ceux du Niger, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et du Ghana, sont restés fermes à l’égard de la junte. Ils exigent une transition de quinze à dix-huit mois. Bamako a fait un geste, lundi, en proposant un chronogramme de vingt-quatre mois (à compter de mars dernier).

« Derrière le geste souverain (le Mali choisit tout seul son calendrier), les colonels au pouvoir savent que leur fuite en avant va mal se finir en raison de dissensions dans les rangs de l’armée, confie un diplomate en poste à Bamako. Ils cherchent maintenant toute solution de compromis sans se renier ouvertement. Ça va être très compliqué socialement et économiquement dans les prochains mois. » Afin d’honorer les salaires, les autorités ont déjà suspendu une partie du remboursement de la dette publique, notamment auprès de la Banque mondiale. Les bailleurs de fonds, dont la plupart ont arrêté leurs financements hors aide humanitaire, contribuent à hauteur de 20 % au budget national……lopinion.fr

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