Chasse le naturel et reviendra au galop ! L’adage s’adapte bien au juge Amadou Bocar dit Djadjé de Ouéléssebougou. Mais cette fois-ci, au contraire du député, il y avait plusieurs témoins.
Presqu’une année après l’agression du député Bourama Tidiani Traoré, c’était au tour du jeune Fily Dagnioko un employé de Mandingo-Industrie d’être agressé par le juge boxeur, Amadou Bocar Touré juge de paix de Ouéléssébougou. C’est à la suite d’une altercation en pleine circulation routière sur la rue Bazoumana Sissoko au quartier Hippodrome en commune II du District.
C’est arrivé dans la nuit du Vendredi 04 Décembre lorsque le juge Amadou Bocar Touré reçut un appel téléphonique alors qu’il conduisait. Pendant qu’il était en pleine conversation tout en conduisant, un motocycliste du nom, Fily Daniogo qui avait visiblement des difficultés à passer, arriva à son niveau, tapa la coque de sa voiture pour lui faire signe de s’arrêter et de libérer le passage.
Toute chose que le jeune magistrat n’a pu digérer. Il gara sa voiture et fonça sur Fily Daniogo en lui administrant des coups de poing avant de le taper avec le chargeur de son portable occasionnant une blessure à la tête du jeune.
Ce dernier décide de porter plainte contre lui. C’est ainsi qu’il s’est rendu au commissariat du 3ème Arrondissement où il fera sa déposition.
Puisqu’un Officier de police judiciaire n’a pas le pouvoir d’entendre un Magistrat, le Commissaire en charge du 3ème arrondissement saisit le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la CII, qui à son tour en informa le Procureur général près la Cour d’Appel Daniel Tessougué. Interpellé le juge reconnut les faits
Contrairement à certaines indiscrétions faisant étant d’utilisation d’arme à feu, nous avons rencontré le juge Touré aussi bien que la victime Fily Daniogo Samedi dernier au Commissariat du 3ème arrondissement pour en avoir le cœur net. Et le Magistrat a avoué :«j’ai été le premier à porter la main sur lui… Je n’ai pas utilisé d’arme, mais plutôt le chargeur de mon portable».
Et quand à Fily Daniogo, il acquiesce: «Vrai, je n’ai pas été agressé à l’aide d’une arme. Je pardonne le juge à travers le retrait de ma plainte et souhaite que cette affaire soit définitivement enterrée».
Mais, quoi qu’il advienne, un juge est avant tout un citoyen comme tout autre. Il est tenu de respecter le code de la route qui interdit tout appel téléphonique au volant surtout la constitution qui stipule en son article 1er que la «personne humaine est sacrée et inviolable».
Des sources crédibles affirment que le retrait de la plainte de la victime fait suite à un règlement à l’amiable car le juge serait l’ami d’un grand frère de son supplicié. Et pour les premiers soins, le Magistrat aurait remis 75.000 FCFA à sa victime.
L’on se rappelle l’année dernière à la même période que le député Bourama Tidiani Traoré avait été tabassé par ce même juge lorsqu’il avait voulu prendre connaissance d’une affaire pendante devant le tribunal de Ouéléssébougou. Si la majeure partie des citoyens avaient donné raison au juge, l’histoire vient de le rattraper en mettant à nue ses mauvais comportements. Le jeune et fougueux Magistrat doit se ressaisir. D’ores et déjà tous les regards sont tournés vers la grande famille judiciaire pour qui sait que l’action publique demeure nonobstant le retrait de la plainte.
T Coulibaly
Source: La Sentinelle