Iyad Ag Ghaly et ses soutiens du Nord seraient fréquentables. Certains, de plus en plus nombreux désespérés de ne pas voir le bout de cette guerre qui ne dit pas son nom, en appellent même au dialogue.
Combien de morts à l’actif des bandits du JNIM et de ses katibas ? Peut-être la MINUSMA a-t-elle un comptage précis mais qui ne le sera jamais assez. Ce qui est sûr, c’est qu’ils sont des milliers, tués au compte-goutte : un assassinat par-ci, un enlèvement par-là, un massacre ici, une exécution là-bas… A chaque jour ses victimes et toujours des marabouts et des chefs de village respectés, des enseignants, des fonctionnaires qui ne faisaient que leur travail.
Le JNIM est-il malien ? Clairement non. Il rejette le Mali. Il est mafioso-islamiste c’est-à-dire qu’il s’appuie sur le courant de l’islam qui veut tuer à terme tous les autres courants musulmans, dont le nôtre, en utilisant des voyous et des marginaux comme bras armés. La direction du JNIM est aussi essentiellement berbère, et plus encore de la frange arabo-ifoghas, représentant une petite partie des 3% de la population malienne qui vit dans le Nord.
Le JNIM est-il séparatiste ? Assurément, car il veut l’Azawad en manipulant l’APR à son profit au travers de certains GAS. Il accepterait éventuellement de n’être pas séparatiste à condition que le Mali se plie dans son ensemble à ses exigences. En clair, il veut prendre le pouvoir au Mali comme il l’a déjà tenté en 2012 sous une autre étiquette.
Le JNIM est-il un mouvement local ? Non, mais c’est ce que ceux qui ont des intérêts dans l’affaire veulent faire croire. Or, Iyad Ag Ghaly n’est qu’un tout petit rouage de la machine infernale pakistano-saoudienne AQMI. Il est franchisé par l’organisation internationale terroriste qui, rappelons-le pour ceux qui ont la mémoire courte, tue le plus de musulmans au monde avec la succursale concurrente Daech.
Finalement, le JNIM est-il fréquentable ? Pour avoir la paix au Mali, on le voudrait bien. Beaucoup de nos compatriotes, notre élite politico-religieuse aussi est favorable à une négociation. C’est un aveu d’impuissance et de défiance vis-à-vis de la capacité de nos FAMa à combattre, tout ça déguisé en accusant la France de ne pas faire le boulot qui devrait être le nôtre. On palabre et on se cache derrière notre petit doigt.
Mais négocier avec le diable même déguisé en défenseur du Prophète ne tient pas la route. Le JNIM ne sera jamais rassasié. Il va boire le sang de Maliens, dénaturer la vie des gens, les soumettre en leur ôtant leur liberté de penser. Quand ce sera fait, ils trouveront autre chose pour nous contraindre encore davantage. Et nous Maliens, nous n’aurons plus que nos larmes à verser quand nous aurons livré nos enfants à ces terroristes pour qu’ils en fassent de la chair à canon à la conquête de nouveaux territoires.
Iyad Ag Ghaly parait fort mais en réalité il est fragile. Ses conseillers sont des étrangers et lui est leur pantin. Négocier avec Iyad c’est boire une sucrerie empoisonnée. On a soif de paix et on est prêt à boire ce qui va nous empoisonner.
Idrissa Khalou
Source: Malijet