Contre toute attente, le ministère du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions a décidé de faire chômer et payer la journée du mardi 11 septembre. C’est la 2e fois, en l’espace de trois mois, que le gouvernement décide de faire chômer une journée en urgence. Signe d’un pilotage à vue ou de l’amateurisme dans la gestion de l’Etat ?
Le ministère du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, dans un communiqué rendu public dans la nuit du lundi 10 septembre, a informé les travailleurs que la journée du mardi 11 septembre était chômée et payée sur l’ensemble du territoire national. Une décision parachutée à la douleur de beaucoup de populations maliennes. La même nuit à 20h, des cadres de l’Etat n’étaient pas au courant de la nouvelle. Cela n’est pas digne d’un Etat sérieux et qui respecte ses travailleurs et le personnel des autres structures opérant sur le territoire national. En plus de ces couches, c’est également un mépris à l’égard des usagers des services publics dont les agendas dépendent du fonctionnement de l’administration.
Le département du travail et de la fonction publique soutient, dans son communiqué, qu’il s’agissait de permettre à la communauté musulmane du pays de célébrer le 1er jour de l’an musulman. Quoi de plus normal dans un pays à forte dominance musulmane (selon les estimations plus 90% des Maliens seraient musulmans). Mais le hic a été l’effet de surprise et l’improvisation de la décision. Puisque c’est nuitamment que la nouvelle a fait le tour des réseaux sociaux et le message l’annonçant était passé en boucle sur l’ORTM. Cela ne couvre en rien l’amateurisme du ministre du Travail et de la fonction publique.
C’est pour la 1ere fois, au risque de se tromper, que cette journée soit chômée et payée en république du Mali. Par conséquent, le gouvernement aurait dû prendre de l’avance sur sa décision en informant la population de son intention de rendre férié le 1er jour de l’an musulman ou Hégire. Car comme on dit, gouverner c’est anticiper, c’est prévoir et c’est s’organiser. Malheureusement sur ce plan, le gouvernement laisse remonter à la surface beaucoup de lacunes en ne prenant pas en compte les erreurs du passé.
En effet, l’on se rappelle également que dans les mêmes conditions, la ministre Raky Talla a chômé le lendemain de la nuit du destin (le lundi 11 juin) ou ‘’leylatoul qadr’’ de cette année. Cette décision a soulevé un grand tollé parce qu’elle a été parachutée. Circonstance aggravante, on était à quelques deux jours de la fête de ramadan et les gens n’avaient pas pris des dispositions à cet effet. Dans tous les cas, il ressort de la responsabilité des autorités politiques de décréter un jour férié, mais elle doit être longuement réfléchie afin qu’elle ait moins de conséquences sur les autres activités.
Au Mali comme à ailleurs, si l’appareil d’Etat et des services privés comme les banques, des hôpitaux arrêtent de travailler, c’est presque tout le pays qui est paralysé. En plus des pertes économiques, ces sont des centaines de rendez-vous qui sont reportés ou annulés.
Par Sikou BAH
Info-matin