A qui le tour ? Telle est la question que l’on se pose aujourd’hui dans les milieux avisés de notre pays. Après l’attaque armée du vendredi dernier dont les auteurs restent encore introuvables, la surveillance a été renforcée autour des principaux responsables politiques et militaires. C’est le cas notamment du Général El Hadj Gamou dont la tête serait mise à prix par Mokhtar Belmoktar, le chef du groupe Al Mourabitoune.
Peu avant les tueries du vendredi 06 mars 2015, plusieurs sources concordantes faisaient état de graves menaces sur la vie du Général Gamou. Ces tueries viennent donc confirmer d’une certaine manière les rumeurs circulant à propos. Des jours auparavant, c’est-à-dire les mardi, mercredi et jeudi, les rumeurs étaient de plus en plus persistantes. Il était question de l’infiltration à Bamako de véritables commandos, des tueurs à gages en somme. Le nom du Général Gamou revenait à chaque fois comme cible potentielle. Aujourd’hui, plus que jamais, cela est à prendre très au sérieux.
D’abord, parce que le groupe Al Mourabitoune ayant revendiqué l’attentat de la Terrasse aurait juré de faire la peau au Général Gamou depuis longtemps, et à celle du Général Mohamed Abderhamane Ould Méïdou. Ce dernier a récemment été victime d’un attentat devant son domicile, à son retour du travail et en pleine journée. Il a été rapporté que ses agresseurs étaient deux individus enturbannés, empruntant une moto. Ils n’ont jamais été retrouvés. Ensuite, il y a le fait que Belmoktar considère les deux officiers supérieurs d’avoir aidé les armées maliennes (celle de leur pays) et française (celle du pays libérateur).
Pour le terroriste algérien, Gamou et Ould Méïdou l’empêcheraient de tourner en rond dans le nord-Mali. L’ancien allié d’Abou Zeïd, un autre algérien, tué depuis, ne désespère donc pas. Il voudrait payer la mort de ses anciens compagnons, Ahmed Tilemsi, Abou Zéïd et consorts.
Cela ne devrait pas surprendre les autorités maliennes et leurs alliés. Dans sa parution du lundi 22 décembre 2014, votre fidèle serviteur titrait : » Alerte à Bamako – des jihadistes dans nos murs « .
Déjà en janvier 2011, un Tunisien se réclamant d’AQMI avait lancé une grenade sur l’Ambassade de France. En novembre 2013, c’est un gendarme français qui fut agressé. Et en novembre 2014, un Français a enfin été tué par des voleurs de voiture. Dans les différents cas, la loi du silence fut observée.
B.KONÉ