Il n’y a pas longtemps, votre quotidien le Républicain, s’inquiétant du déclenchement d’une nouvelle crise du football malien, avait jugé nécessaire, en plus d’écouter les protagonistes, de faire réagir le Doyen Gaoussou Drabo, ancien directeur de publication du quotidien national «L’ESSOR», non moins chroniqueur sportif, pour donner son avis sur la crispation qui prévaut entre le Comité Exécutif de la Fédération Malienne de Football (Femafoot) et le Collectif des Clubs et ligues majoritaires, et leur donner des conseils afin d’éviter une nouvelle descente aux enfers de notre sport roi. Mais hélas, les sages conseils du Doyen Gaoussou Drabo qui a invité tous les protagonistes à mettre la balle à terre, à préférer la dispute juridique, encore un arrangement raisonnable qui pourra être profitable au football malien, surtout à la nouvelle génération de joueurs qu’on a pour nous faire rêver d’une qualification historique pour la coupe du monde, n’ont pas été entendus. Et, ce que tout observateur averti du football malien craignait, est arrivé finalement: transporter encore la crise du football malien au niveau des instances internationales.
Ce que votre quotidien craignait est arrivé. Hier, mercredi 13 janvier 2021, au sein du Tribunal Arbitral du Sport (TAS) à Lausanne, on se penchait sur le fond des deux appels introduits par le Collectif des ligues et Clubs majoritaires contre la validation du championnat national 2019-2020 et l’élection du secrétaire général en commissions électorales ad-hoc par le comité exécutif de la Femafoot. L’audience s’est déroulée par visioconférence pour raison de Covid-19. Le verdict est prévu selon nos informations avant la fin du mois de janvier. D’ici là, les conséquences commencent à peser sur le bon déroulement des activités footballistiques. L’illustration: le report par les instances du football international de la tenue de la 48ème assemblée générale ordinaire, le 27 décembre 2020, convoquée par le Comité exécutif de la Femafoot, jusqu’à ce que les dossiers des plaintes déposées par le collectif des clubs et ligues majoritaires soient jugés et validés par le TAS.
«Moi, je perçois l’inquiétude du journal à travers ce qu’il fait de la situation du footbaominispoll malien. Et je crois que c’est l’analyse de tout amoureux du football malien. Parce que nous avons traversé une période extrêmement difficile qui a vu l’intervention de la FIFA, qui a vu l’instauration du CONOR. Disons que le Conor avait trouvé une solution qui relevait plus de l’arrangement que de la solution définitive. De l’arrangement parce que beaucoup reposaient sur, disons, la bonne volonté de tous les protagonistes à exécuter et à respecter l’apaisement qui a été obtenu. Malheureusement, je crois que le temps des polémiques est revenu. Le temps également des discussions sur les textes, sur les règles organisationnelles, est revenu. Et ça paraît même annoncer un raidissement similaire à celui que le football malien a pu surmonter. Moi, très sincèrement, en tant que journaliste sportif, je suis peiné de voir l’actualité prendre ce tour. Parce que pendant toute ma carrière de journaliste sportif, il y a eu des crises au sein du football malien et des crises au sein de la Fédération Malienne de Football. Mais, jamais dans cette intensité, dans cette forme radicale, et surtout dans cette persistance. Et je trouve que c’est dommage. Parce qu’ effectivement, la solution qui a été trouvée, ce n’est pas donné tord à l’un ou bien raison à l’autre. C’était de trouver une solution provisoire qui serait fortifiée par l’engagement de tous les protagonistes. Mais ça ne s’est pas réalisé et c’est dommage. C’est dommage parce que sur le terrain même du football, nous avons par exemple une sélection nationale «A» qui réunit un groupe extraordinaire de jeunes talents. Des talents qui font que notre nation, si cette sélection était gérée avec la pleine implication de tous les acteurs, nous mènerait tout logiquement à une qualification historique pour la Coupe du Monde. Donc par expérience, je me dis que lorsque le climat organisationnel est perturbé, il y a toujours des retombées au niveau de la gestion des sélections nationales. Parce qu’effectivement il y a de l’énergie qui va dans certaines questions et qui ne va pas directement dans la gestion des sélections nationales. Comme amoureux du football, j’espère que tous les protagonistes qui se connaissent très bien vont quand même préférer la dispute juridique, encore un arrangement raisonnable. Et surtout dans cet arrangement, je crois que ceux qui ont pour le moment entre leurs mains les destinées du football malien, feront des concessions pour que le calme revienne », avait préconisé le chroniqueur sportif, Gaoussou Drabo aux dirigeants du football malien.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain- Mali