(Agence Ecofin) – Le Fonds monétaire international (FMI) a suspendu son aide financière à la Guinée-Bissau suite au décaissement par les autorités de 35,2 milliards de francs CFA environ (63 millions d’euros) des comptes de l’Etat pour acheter l’ensemble des dettes du secteur privé. Cette décision a été annoncée fin juin par l’institution multilatérale à l’issue d’une mission de deux semaines dans le pays.
Début mai, le gouvernement bissau-guinéen avait débloqué 35,2 milliards de francs CFA de l’Etat pour rembourser l’ensemble des dettes du secteur privé. Et cela sans tenir compte des garanties juridiques ou de son impact sur l’économie du pays et des engagements qui lient la Guinée-Bissauavec ses institutions financières internationales.
Quelques jours après le décaissement de ce montant, le Premier ministre Carlos Correia (photo) a été démis de ses fonctions par José Mario Vaz.
Le nouveau Premier ministre, Baciro Djá, considère que «le FMI met le gouvernement de la Guinée-Bissau en situation d’alerte» en suspendant son appui financier au pays.
«La situation empêche le nouveau le ministre de l’Economie et des Finances, Henrique Horta dos Santos, de fermer l’œil. La justice sera saisie», a-t-il dit. Et d’ajouter : «Si le Fonds nous tourne le dos, ça veut dire que vous n’êtes pas un bon gestionnaire. En d’autres termes, ça veut dire que vous avez été un mauvais élève, avance-t-il. Ça veut dire que vous avez fait une gestion qui mérite d’être sanctionnée. Pour ça, vous allez payer. Le prix ? On va le voir, c’est la justice qui va déterminer ça».
Selon le nouveau ministre de l’Economie et des finances, la Banque africaine de développement (BAD) et l’Union européenne (UE) ont aussi annoncé la suspension de leur aide à la Guinée-Bissaupour les mêmes motifs évoqués par le FMI.
La rédaction
