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Le fibrome utérin très répandu chez les femmes maliennes : L’une des sources de l’infertilité

Le fibrome utérin est la tumeur bénigne du corps de l’utérus la plus fréquente  chez la femme en âge de procréer. Souvent asymptomatique, il peut augmenter  de volume et entrainer certaines complications. Cette tumeur  évolue au cours  des épisodes de la vie génitale et sa pathogénie est assez mal connue, ce qui explique l’absence de thérapeutique étiologique. Aujourd’hui au Mali  70% des femmes âgées de 20 à 50 ans souffrent de cette maladie selon le Gynécologue Mohamed Diallo du CHU Gabriel Touré.

Les femmes africaines en général plus particulièrement, les femmes maliennes souffrent aujourd’hui du fibrome utérin qui est l’une des causes du problème de l’infertilité.

Mme Diallo résidante en Commune I, nous a temoigné qu’elle souffre aujourd’hui du fibrome utérin. « Je suis mariée depuis 2011 à l’âge de 29 ans, avant mon mariage je n’ai rien remarqué, je n’avais aucun signe qui montre que j’ai du fibrome utérin. Après mon mariage  un jour j’étais tombée malade et j’ai fait deux mois  sans voir mes règles, j’avais pensé directement que je suis enceinte. J’ai informé mon mari, il m’a accompagné à la clinique la plus proche, chez un gynécologue le plus connu aujourd’hui par son travail bien fait. On a fait l’échographie, le résultat nous a montré que je ne suis pas enceinte, j’ai du fibrome dans mon ventre on dirait un petit bébé. On a commencé le traitement, dès lors je n’arrive pas à avoir de la grossesse. A cause de ce fibrome malgré qu’on a fait le traitement je ne peux plus avoir même un seul enfant dans la vie. Le rêve de tout le monde c’est d’être parent. Mais hélas je n’ai pas eu cette chance. Et puis au cours du rapport sexuel  je ne sens rien que de la douleur seulement. Mon mari a épousé une autre femme parce qu’il veut voir ses descendants avant sa mort » temoigne-t-elle.

Une autre femme âgée de 18 ans nous a expliqué qu’elle n’est pas en couple, elle souffre de cette maladie. « Si la date de mes règles arrive, j’exprime de la peur, parce que je peux faire  20 jours, dès fois un mois en règle, accompagné de la douleur. Pour faire le traitement du fibrome cela demande beaucoup de moyens, je suis issue d’une famille pauvre, moi-même je suis élève, donc je ne peux pas faire le traitement. De nombreuses femmes maliennes souffrent de cette maladie aujourd’hui, le gouvernement malien doit mettre en disposition le traitement gratuit du fibrome comme la césarienne » a-t-elle affirmé.

Selon le spécialiste, le  gynécologue Diallo, le fibrome est une tumeur développée à partir du muscle utérin dont il est séparé par une pseudo-capsule blanche, formée par la condensation du tissu conjonctif, qui permet son clivage lors de la myomectomie.

A la loupe il a une croissance dure et un aspect fasciculé.

« Son volume est variable. Il est parfois isolé et peut atteindre des dimensions importantes. Il est habituellement constitué de noyaux multiples de volume variable, allant d’un grain de riz à une orange. Lors d’une myomectomie, il n’est souvent pas possible de réaliser de toutes ces  graines de fibromes  qui peuvent évoluer et entrainer une récidive » a – t – il fait savoir.

Toujours selon lui, les études ont montré que ce sont des femmes africaines qui  souffrent de cette maladie. Au Mali  20% des femmes de 20 à 30 ans et 50% de 40 à 50 ans souffrent du fibrome.

Aux dires du gynécologue  Diallo, d’autres formes de fibrome existent  chez les femmes. Il s’agit du fibrome interstitiel  qui siège dans l’épaisseur du muscle utérin qu’il hypertrophie et déforme. Qu’il peut aussi atteindre un volume très important car, aucune structure ne s’oppose à son développement.

« Le fibrome sous-muqueux fait saillie en direction de la cavité utérine dont il est séparé par l’endomètre. Sa base d’implantation est très large. Et le fibrome sous séreux se développe à l’extérieur de l’utérus. La base  d’implantation peut être large, c’est le fibrome sous séreux sessile qui est facilement accessible au toucher vaginal » a expliqué le spécialiste.

Quant au fibrome sous séreux pédiculé, le Dr Diallo a dit que cela est rattaché  à l’utérus par un pédicule plus ou moins long, il peut se tordre autour de cet axe. « Son diagnostic clinique est difficile car le pédicule est rarement perçu » a-t-il précisé. Avant de faire savoir que son évolution est bien tolérée. Qu’ils permettent à la femme d’atteindre la ménopause sans ennui.

Parlant d’autres formes de fibromes, il a laissé entendre que les plus fréquentes (90% des cas) provoquent des complications fibromes du corps. Ils siègent généralement au niveau du fond utérin.

Au nombre desquels il y’a les fibromes de la corne, qui sont parfois à l’origine de stérilité. De même que les fibromes de l’isthme, qui se développent dans le ligament large et peuvent comprimer l’uretère. Et les fibromes de la portion intra vaginale prennent naissance au niveau du museau de tanche, dans l’épaisseur d’une lèvre su col (généralement antérieur) ou dans le canal cervical. Les fibromes de la portion sus-vaginale du col se développent latéralement dans le paramètres, soulèvent les vaisseaux et l’uretère dans son  trajet juxta-vésical. Leur exérèse chirurgicale est délicate (danger de section de l’uretère).

 

Notre interlocuteur dira que  les gros fibromes abdominaux sont souvent asymptomatiques. Ce faisant, en dehors d’une augmentation de volume de l’abdomen et les patientes consultés généralement ont une tumeur  avec une extension considérable.

« L’échotomographie par son étude structurale permet d’affirmer l’origine utérine de la masse » a indiqué Dr Diallo sans manquer de signaler, qu’il y’a le fibrome  cancer génital col, corps utérin. D’où la nécessité d’un frottis cervico – vaginal, biopsie de l’endomètre. Les patientes qui souffrent de cela ont de l’hémorragie, compression et de l’infection.

Dans le même ordre d’idées, le Gynécologue Diallo a affirmé qu’il y a une technique en cours d’évaluation par les professeurs  qui est l’embolisation. «  C’est une technique de radiologie interventionnelle. Elle se fait sous anesthésie péridurale au cours d’une hospitalisation de 2 ou 3 jours. Elle consiste en la réalisation d’une nécrose ischémique du myome par oblitération des vaisseaux myomateux. Elle n’est pas sans complications  nécrose extensives, dissection artérielle, voir décès » a-t-il fait savoir..

Par Fatoumata Coulibaly

Source: Le Sursaut

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