Après les nombreuses victimes enregistrées à la suite de plusieurs accidents survenus sur les routes de Ségou, San, Sikasso, Koulikoro cette année, le drame du transport Inter urbain a encore frappé sur la route Kati-Samé faisant 1 mort, plusieurs blessés légers et d’importants dégâts matériels.
Figurant parmi les voies les plus fréquentées du pays par les gros porteurs, la route de Samé est l’une des plus accidentogènes après celle de Ségou. Ce énième accident survenu sur la route de Samé dans la nuit du 14 août dernier pose une fois de plus l’éternelle problématique de la sécurité routière au Mali particulièrement dans les zones urbaines et péri urbaines. Incivisme, mauvais état des routes et des véhicules, manque de rigueur dans le contrôle et dans l’application du code de la route sont entre autres à l’origine de la plupart des accidents. Rançon de la misère ou de l’impunité ? Ce sont les questions que l’on peut se poser au regard de la récurrence des tragédies sur nos routes. Tout compte fait, la fatalité n’a rien à voir avec les accidents que nous enregistrons. Les causes citées renvoient à la responsabilité des responsables en charge de la sécurité routière dont l’incapacité à trouver des réponses appropriées n’est plus à démontrer. En guise de réponse à l’incivisme et aux mauvais états des routes, les autorités n’ont pas trouvé mieux que la circulation alternée sur certains axes de la capitale pour conjurer le mal. Cette mesure annoncée à grand renfort de tapage médiatique par le maire du district et le ministre des Transports et la mobilité urbaine n’est ni plus ni moins qu’une diversion pour détourner les attentions des vrais problèmes de la circulation au premier rang desquels il y’a l’éternelle question des dépôts de transit et l’occupation anarchique des voies par les commerces évoquant le manque d’emploi qui s’adonnent à ces petits commerces et l’incivisme des usagers.
La présence de nombreux chantiers pour l’extension des réseaux de téléphonie, d’électricité, ou de robinet s’ajoutent aux difficultés suscitées. Véritable signe de progrès dans l’amélioration des conditions de vie de la population, les chantiers d’extension des différents réseaux dans la capitale et ses environs sont devenus les facteurs de rétrécissement des routes mettant ainsi les usagers en danger permanent. Au regard des défis qui assaillent la circulation routière, les autorités en charge de la sécurité doivent explorer davantage pour mettre à l’abri les usagers de la route. A défaut d’un nouveau plan d’urbanisation, elles doivent mettre l’accent sur le respect du code de la route et de toutes les dispositions visant à sécuriser les usagers dans leur déplacement. L’application stricte de la loi sur le transport mixte, le téléphone au volant, le support à trois sur les engins à deux roues, le renforcement de l’entretien régulier des routes et l’exécution dans les délais des travaux seraient un bon départ.
Bouba Sankaré
Le Forum