Suite aux événements dramatiques qui ont lieu à Niono le 19 septembre, occasionnant la mort du commissaire Tounkara, le député du cercle, l’Honorable Amadou Doumbia, interpellera le ministre de la Sécurité, le général Salif Traoré, à l’Assemblée nationale le 7 octobre. Il explique à Journal du Mali pourquoi.
Pourquoi voulez-vous interpeller le ministre Traoré?
Je vais l’interpeller sur cet incident tragique. La crise a éclaté suite à un incident entre un policier et un citoyen de passage. Ce dernier a eu la cuisse cassée et son camarde a aussi été blessé. La population s’est plainte de cette situation. J’ai évoqué avec le ministre les conditions posées par elle suite à la médiation menée par le maire de Niono. Elle voulait que justice soit rendue aux blessés, que le programme de la patrouille soit revu et que le commissaire parte. Lorsqu’on s’est quittés, il était convenu qu’il reçoive les différents rapports du directeur régional de la police et du commissaire et qu’après il décide de la conduite à tenir. À ma grande surprise, j’ai appris qu’il y avait eu ces incidents et que le commissaire en était mort. Je l’ai saisi peu après et lui ai présenté mes condoléances, en souhaitant bonne guérison aux blessés. C’est une fuite de responsabilités. Il y a une responsabilité administrative, parce que gouverner c’est prévoir. Pour moi, la mort de ce commissaire pouvait être évitée. Mais il y a aussi une responsabilité pénale. Il faut le ministre s’explique. Il est là pour régler les problèmes.
Où en est la situation aujourd’hui ?
Nous avons déploré après cela le fait que la mission venue à Niono ait abusé la population. Des gens ont été frappés. Dans un pays où il y a un état de droit, ce n’est pas comme cela qu’il faut agir. Nous, les trois députés de Niono, avons fait une mission le dimanche. La population nous a relaté certains faits et nous avons aussi rencontré les responsables de la police sur place. Nous avons souhaité que les exactions s’arrêtent et que les investigations continuent. Il ne faut pas creuser un fossé entre la police et la population.
Comment restaurer la confiance entre elles ?
Il faut faire prévaloir le dialogue. Et ne pas commettre d’abus sur la population. Elle reconnait que ce qui est arrivé n’est pas bon. Cela veut dire que les uns et les autres vont en tirer des enseignements. Que les leaders demandent pardon et que la police revienne et travaille avec la population. Parce c’est à celle-ci que le service est rendu et que la police ne peut pas se passer d’elle.
Propos recueillis par Acherif Ag Ismaguel
Journal du mali