Le groupe électrogène à l’arrêt depuis 4 mois, au revoir les hospitalisations
Le Premier ministre Soumeylou vient de donner espoir aux Famas à Tombouctou à travers l’inauguration d’une infirmerie. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Et pour cause : à Gourma-Rharous, collectivité territoriale enclavée depuis la nuit des temps et considérée comme le cercle le plus pauvre de la région, la population est dans une prison à ciel ouvert.
En plus de l’insécurité grandissante, selon des informations qui nous sont parvenues, depuis plus de quatre mois, le Centre de Santé de référence du cercle est à l’agonie, privé de groupe électrogène, seule source d’énergie en panne. Au revoir les hospitalisations. Plus de césarienne pour les femmes.
Gourma-Rharous : un cercle oublié et abandonné !
La triste réalité est que 58 ans après l’indépendance du Mali, Rharous, chef lieu de cercle n’est pas encore électrifié. Dans la ville, on ne parle pas de courant, une quinzaine lampadaires solaires y est installés et qui y donne l’éclairage. Les cris de cœur et démarches entamées par le médecin-chef du CSRéF, Dr Toumani Sidibé, auprès de la hiérarchie sont restés sans suite. Cette situation a eu pour conséquence fâcheuse, l’arrêt brusque des prises en charge des cas d’urgence qui exigent des hospitalisations. Il s’agit de simples interventions, à savoir les opérations par césarienne; les opérations d’appendices et des hernies. Pour les cas plus graves, il faut forcement transporter le malade à l’hôpital le plus proche, qui se trouve à Tombouctou à 160 km de Rharous. En ambulance, il faudra mettre 5 heures de temps pour y arriver. Cependant, le gros problème reste l’insécurité grandissante qui fait que les habitants vivent le calvaire. Impossible de sortir avec une ambulance au risque d’être la cible d’une attaque terroriste ou d’un enlèvement. A l’intervalle d’un an, ce sont 3 véhicules du CSRéF qui ont été enlevés par les terroristes. Le dernier enlèvement d’ambulance date du 23 novembre 2018. Pendant l’une de ces attaques, les terroristes n’ont pas hésité à faire débarquer une femme enceinte devant subir une césarienne.
Aujourd’hui, les populations du cercle doivent leur survie et leur santé à l’ONG internationale dénommée International Médical Corps (IMC) qui appuie l’Etat à faire fonctionner les structures sanitaires. Cette horrible situation interpelle le ministre le ministre, Samba Ousmane Sow, à agir plus rapidement pour le bien-être de ces populations meurtries.
Jean Goïta
Mali24