Le coup d’Etat militaire perpétré mardi menace la stabilité de l’espace G5 Sahel, a déclaré jeudi le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, qui a participé par visioconférence à un sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) consacré à la situation.
“Nous allons examiner les voies et moyens pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel dans ce pays”, a-t-il écrit, jugeant que cette “grave crise”, à l’image du coup d’Etat de 2012, est “porteuse de sérieux risques sur la stabilité du Mali et sur la sécurité déjà fragile dans l’espace G5 Sahel”.
“Je nourris l’espoir que notre sommet, des mesures fortes puissent être trouvées pour une résolution de cette crise afin que nous puissions nous concentrer sur la lutte contre le terrorisme qui menace les fondements de nos Nations”, a ajouté le président burkinabè.
Une mutinerie survenue mardi matin au camp de Kati près de Bamako a progressivement évolué vers le contrôle de l’ensemble de l’appareil de l’Etat avec l’arrestation de hauts gradés et de hautes personnalités, y compris le chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta. Le président, otage des putschistes, a dissous l’Assemblée nationale et le gouvernement, puis annoncé sa démission dans une déclaration radiotélévisée.
Cette situation intervient alors que le Mali et ses voisins regroupés au sein du G5 Sahel sont en proie à des attaques terroristes depuis quelques années.
Le G5 Sahel est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé en 2014 par cinq Etats du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad.
Dans un message, la ministre française des Armées, Florence Parly, a indiqué que malgré la condamnation du coup d’Etat par la France, celle-ci allait maintenir au Mali l’opération Barkhane. Celle-ci mobilise 5.100 militaires français au Sahel et plus d’une quarantaine a déjà perdu la vie depuis 2014.
Barkhane, “demandée par les Maliens et autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU se poursuit. Les militaires français, en lien avec les partenaires européens et sahéliens, continuent d’assurer leur mission avec professionnalisme, au bénéfice de la sécurité de tous”, a-t-elle tweeté jeudi.
Xinhua