Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, s’est réjoui de sa participation à ces deux rencontres lors desquelles le Mali a reçu le soutien de toute l’Afrique dans sa lutte contre le terrorisme
Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, est rentré, lundi soir de Nouakchott, où il a pris part aux côtés de ses pairs du continent (une vingtaine de chefs d’État) au 31è sommet de l’Union africaine (UA) consacré à la lutte contre la corruption. A la fin de cette rencontre continentale, le chef de l’État s’est réuni avec ses homologues des pays membres du G5 Sahel au Collège de défense de l’organisation sahélienne. Le président français, Emmanuel Macron, a pris part à ces travaux.
Faisant le point des travaux de ces deux sommets, le président Ibrahim Boubacar Keïta a, tout d’abord, salué, félicité et remercié le président mauritanien Mohamed Abdel Aziz, le peuple mauritanien et la communauté malienne vivant en Mauritanie pour l’accueil extrêmement chaleureux que chacun, en ce qui le concerne, a tenu à réserver à lui et à sa délégation à l’occasion de ce 31è sommet de l’Union africaine. Commentant les travaux, le président Keïta a indiqué que le sommet s’est tenu dans de très bonnes conditions dans un centre de conférences flambant neuf où toutes les commodités étaient réunies pour le confort des participants. Les thèmes ont été débattus de manière approfondie, fraternelle, sincère et sérieuse, a-t-il soutenu, ajoutant que l’Afrique est sortie grandie de ce sommet.
«Chacun aura vu et senti l’empreinte du président en exercice du sommet, en l’occurrence, le président rwandais Paul Kagamé, dans la méthode, dans l’organisation et le sérieux, dans la responsabilité avec lesquels il a conduit la rencontre. Chacun en a fait le constat. J’ai rarement assisté à un sommet de l’UA aussi bien tenu en la forme et dans le fond. Nous partons avec le sentiment d’une Afrique retrouvée. Surtout quand on sait que le président Kagamé est celui en charge de la réforme de l’UA, surtout au plan de la gestion financière», a commenté le président IBK, avant de reconnaître que le constat est simple.
Comment prétendre être souverain, libre, digne et responsable, assumant des décisions au nom du continent, quand ce continent tend la sébile ? Quand ce continent pour son fonctionnement est obligé de recourir à l’appui international ?, s’est interrogé le chef de l’État, estimant que l’habitude de grandes pertes de temps dans des débats qui ne finissent pas, qui ne sont pas centrés, qui ne sont pas ordonnés, tout cela n’a pas été le cas à Nouakchott. «Nous avons senti un nouveau souffle porteur de dignité, de responsabilité dont chacun est réparti fier et des conclusions heureuses. Au moment des travaux, nous avons senti une très grande satisfaction d’une Afrique retrouvée, d’une Afrique redédiée à sa mission première au profit et au bénéfice des peuples. Pas une rencontre de chefs d’État et non plus un syndicat de chefs d’Etat, mais responsables des peuples dignes de ce nom, qui ont souci des préoccupations essentielles des peuples. C’est cela l’Union africaine nouvelle», a concédé le président de la République. «Je félicite ceux qui, aux côtés du président Kagamé, vont aider à avancer dans cette noble voie», a-t-il ajouté.
«C’est Donald Kaberuka que tout le monde connaît et qui a dirigé la Banque africaine de développement (BAD), qui a proposé la réforme financière afin que nous ayons les moyens de nos ambitions de développement économique. Il a proposé un prélèvement de 0,2% sur les recettes d’exportation, ce qui est une très bonne chose. Je pense que cela va donner à l’UA les moyens de ses ambitions», a indiqué le président de la République. «Au sortir de cette rencontre de l’UA, nous avons tenu un sommet extraordinaire du G5 Sahel avec la participation de celui qui, dès l’abord, en avait le souci, en l’occurrence le président français Emmanuel Macron. Souvenez-vous que seulement 5 jours après son arrivée aux affaires en France, il s’était rendu à Gao pour visiter les troupes françaises de la force Barkhane.
Nous l’avons accueilli au nom du Mali. Par ailleurs, sa venue au sommet extraordinaire de création de la Force conjointe du G5 Sahel a été un témoignage fort. Après, nous l’avons vu un peu partout dans le monde se dépensant sans compter pour rendre pertinent le concept du G5 Sahel. Et le fait de bénéficier de concours financier et politique nécessaire, notamment au niveau de l’Union européenne, dénote de son engagement», a rappelé le président Keïta, ajoutant que le sommet de Bruxelles en a été la révélation et depuis il continue.
«Nous nous sommes réunis avec lui pour faire l’état des lieux, surtout après cette tragédie qui a vu notre PC sombrer à Sévaré sous le coup des attaques terroristes. C’est un événement gravissime que le PC de notre organisation qu’est le G5 Sahel, ait pu être entièrement détruit par une attaque terroriste», a déploré le président de la République, ajoutant : «cela nous interpelle fortement et à ce sujet, des dispositions idoines ont été prises en toute responsabilité assumée. Et les jours à venir, le PC du G5 Sahel de Sévaré reverra le jour dans un format mieux sécurisé. Cela est également un succès».
Et le chef de l’Etat de conclure : «je voudrais dire au sortir de ces deux rencontres de Nouakchott tout l’intérêt que nous avons eu de venir et de savoir que le Mali compte des amis. Que le Mali n’est pas seul, que notre pays dans la tourmente est plus que jamais assuré du soutien et de l’amitié de nos frères africains du G5 Sahel avec lesquels nous avons mutualisé nos moyens pour les rendre plus performants et plus efficaces au-delà de l’organisation sahélienne de sécurité. Je souhaite bon vent au G5 Sahel. Vive la solidarité entre les peuples du G5 Sahel plus que jamais unis face à leur destin. Nous sommes plus que jamais déterminés à combattre le terrorisme. Ce qui s’est passé à Sévaré ne nous fera pas baisser les bras. Au contraire, c’est un aiguillon qui nous poussera à la victoire contre le terrorisme».
Envoyés spéciaux
Moriba COULIBALY
Oumar DIOP
Source: Essor