Les partis politiques de l’opposition malienne et certaines organisations de la société civile ont organisé, le lundi 23 octobre, à la Maison de la presse, une conférence de presse afin de se prononcer sur les questions brulantes, entre autres la politisation de l’école malienne, l’occupation illicite des locaux de l’Ortm, l’envahissement des panneaux publicitaires et affiches de campagnes à but exclusivement électoraliste, la problématique de la carte Nina, l’audit du fichier électoral… Les conférenciers étaient Soumaila cissé (Urd), Oumar Mariko (Sadi), Amadou Thiam (Adp-Maliba), le porte-parole du Cdr, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, Hamandou Dicko (Psp) et Souleymane Tiefolo Koné (Fare Anka Wuli).
Après quelques moments de silence, l’opposition politique malienne a décidé de hausser le ton pour dénoncer les dérives de la gouvernance IBK qui menacent dangereusement l’avenir de notre pays. Les partis politiques de l’opposition ont décrypté la situation difficile que traverse le Mali qu’ils jugent très inquiétante.
Selon l’honorable Amadou Thiam, l’opposition n’a jamais cessé de dénoncer les dérives du régime IBK. « Notre pays n’a jamais été confronté à de telles et persistantes difficultés qui constituent aujourd’hui une réelle menace pour son existence », a-t-il laissé entendre.
À ses dires, le Mali n’a jamais connu une insécurité aussi grandiose que celle de cette année. Et d’ajouter que l’insécurité ne fait que s’amplifier avec plusieurs victimes au sein de la population et des éléments des forces armées et de sécurité. « L’embrasement du nord du Mali s’est généralisé à travers le centre qui constitue aujourd’hui le nœud névralgique de l’insécurité, le sud et l’ouest connaissent des actes de banditisme sans pareils. Cette crise profonde s’amplifie de jour en jour avec son cortège de victimes innocentes », a-t-il renchéri.
Il a saisi l’occasion pour dénoncer le silence coupable du gouvernement après les attaques terroristes contre la localité de Kouakourou.
500 établissements fermés dans le nord et le centre du pays
En ce qui concerne la politisation de l’école, le député élu en commune V du district de Bamako a invité le président IBK à résoudre les problèmes des 500 établissements scolaires fermés dans les régions de Gao, Kidal, Ségou, Mopti et Tombouctou afin d’assurer l’avenir de 150 000 enfants privés du droit à l’éducation, au lieu de politiser cette même école au sud par la distribution de cahiers à effigie du président IBK, de son fils et du président de la jeunesse Rpm. Le conférencier a également dénoncé la remise par le chef de l’État d’un minibus et de l’argent à l’Association des élèves et étudiants du Mali (Aeem).
La problématique de la carte Nina et de la carte biométrique, l’audit du fichier électoral, ont été développés par le porte-parole du Cdr, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath. Aux dires de Ras Bath, le gouvernement doit donner au peuple malien des explications sur le sort des 900 000 cartes Nina évoqués par le Vérificateur général dans son rapport. « La transparence des prochaines élections passera forcement par l’audit du fichier électoral, l’enregistrement sur la liste électorale des primovotants et la purge de la liste électorale des personnes décédées, ainsi que les personnes qui ont perdu leur droit civique à la suite d’une condamnation ». Le chroniquer estime qu’il existe un doute persistant sur la transparence des futures élections.
Aux dires de Ras Bath, la carte d’identité biométrique pouvait contribuer à la tenue d’élection libre, transparence des élections.
L’alternance 2018, une réalité au Mali
En réponse à la question relative à la tenue des prochaines élections générales, l’Honorable Soumaila Cissé a laissé entendre qu’il faut faire partir le régime IBK en 2018 par la voie des urnes. Ainsi, il a invité l’ensemble des partis politiques de l’opposition au rassemblement de tous les Maliens soucieux de la bonne gouvernance. D’après le chef de file de l’opposition, son regroupement travaillera comme un seul homme pour faire de la question de l’alternance 2018 une réalité.
S’agissant de ses récents voyages en France, l’honorable Cissé laisse croire que cela n’a rien à voir avec les élections. Et d’affirmer que ce n’est pas en France qu’il va chercher le pouvoir car, poursuit-il, c’est le peuple malien qui choisit le président de la République et non la France.
Les partis politiques de l’opposition ont laissé entendre qu’ils suivront de près le gouvernement et ont promis de travailler pour la transparence des élections en 2018.
Boubacar PAÏTAO
Par Aujourd’hui-Mali