Ces supplétifs civils sont notamment censés protéger les populations en cas d’attaque des groupes djihadistes, qui contrôlent environ 40 % du territoire burkinabé.
Le Burkina Faso a lancé cette semaine le recrutement de 50 000 volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Ces supplétifs civils vont « renforcer les rangs de l’armée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme », ont annoncé mardi 25 octobre les autorités.
« Un recrutement est lancé de 35 000 VDP communaux, soit 100 VDP par commune », a annoncé dans un communiqué le commandant de la brigade de veille et de défense patriotique (BVDP), le colonel Boukaré Zoungrana, nommé par ailleurs mardi soir ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. Ce recrutement local s’ajoute à celui de lundi, où la BVDP avait annoncé sa volonté de bâtir une force de 15 000 VDP « pouvant être déployés sur l’ensemble du territoire national ».
« La mission dévolue à ces VDP communaux est de protéger, aux côtés des forces de défense et de sécurité, les populations et les biens de leurs communes d’origine », des attaques djihadistes, précise le communiqué.
Une formation de quatorze jours
Le statut de ces supplétifs est défini par la loi depuis le 21 janvier 2020 comme « une personne de nationalité burkinabée, auxiliaire des forces de défense et de sécurité (FDS), servant de façon volontaire les intérêts sécuritaires de son village ou de son secteur de résidence ».
Ils reçoivent une formation civique et militaire de quatorze jours avant d’être armés et dotés de moyens de communication. Ces volontaires paient un lourd tribut dans les attaques djihadistes qui frappent régulièrement le Burkina Faso, notamment dans le Nord et l’Est. Aucune donnée n’est à ce jour disponible sur leur nombre exact, même si l’objectif initial était de recruter 13 000 personnes.
Ces enrôlements massifs s’ajoutent à une campagne de recrutement exceptionnel de 3 000 militaires pour renforcer les rangs de l’armée dans la lutte contre les djihadistes.
Le combat antiterroriste est affiché comme une priorité par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat mené le 30 septembre.
Lundi, au moins dix soldats ont été tués et une cinquantaine blessés lors d’une « attaque terroriste » à Djibo, ville sous blocus djihadiste depuis trois mois, dans le nord du Burkina. Les groupes djihadistes contrôlent environ 40 % du territoire burkinabé.